Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, le rapport de Pierre-Yves Collombat fait dans le cadre de notre délégation à la prospective est un travail important. Je le remercie de nous permettre d’en débattre aujourd’hui.
Dix ans après, la crise de 2008 est-elle vraiment terminée ? Selon le rapport, pas du tout ; j’apporterais pour ma part une réponse plus nuancée.
La crise de 2008 n’est pas terminée, mais la situation économique s’est un peu améliorée en France.
Depuis 2014, la croissance du PIB est remontée pour se stabiliser aujourd’hui autour de 1 %. Certes, c’est faible, mais c’est un début de redémarrage.
Beaucoup plus inquiétant est le constat que les fondamentaux du système financier n’ont pas été réformés depuis 2008.
La législation européenne n’a pas évolué. La loi bancaire de François Hollande, dont la finance était pourtant l’ennemie, n’impacterait que 0, 75 % des revenus des grandes banques.
Dans ces conditions, une nouvelle crise est inéluctable. Le système financier mondial actuel est naturellement générateur de bulles spéculatives. Tous les experts le disent : il y aura de nouveaux krachs. La seule chose que l’on ignore, c’est quand et de quel type d’actifs cela viendra.
Pourtant, les mesures d’assainissement du système sont connues : séparer les activités spéculatives et celles de financement de l’économie ; interdire les activités trop spéculatives.
Ce dispositif n’a rien de révolutionnaire, les États-Unis l’ayant déjà mis en place avec le Dodd -Frank Act de 2010.
Madame la secrétaire d’État, le gouvernement auquel vous appartenez entend-il sécuriser le système financier à l’échelon tant national qu’européen ?