Merci à Pierre-Yves Collombat pour la grande qualité de ce travail !
La crise de 2008 a révélé l’incapacité de la pensée économique à analyser les dysfonctionnements de la sphère financière et, par conséquent, à recommander les politiques préventives et curatives nécessaires.
Aujourd’hui, les voix de Paul Romer, actuellement économiste en chef de la Banque mondiale, ou encore d’Olivier Blanchard, ancien économiste en chef du FMI, plaident pour un renouveau de la pensée économique et, notamment, de la macroéconomie.
En 2009, le rapport de la commission sur la mesure des performances économiques et du progrès social, dite « commission Stiglitz-Sen-Fitoussi », indiquait : « Si nous avions été plus conscients des limites des mesures classiques comme le PIB, l’euphorie liée aux performances économiques des années d’avant la crise aurait été moindre. Des outils de mesure intégrant des évaluations de soutenabilité – endettement privé croissant, par exemple – nous auraient donné une vision plus prudente de ces performances. »
En France, des efforts ont été faits en ce sens. Je pense notamment au rapport sur les nouveaux indicateurs de richesse issu de la loi du 13 avril 2015, loi adoptée sur la proposition de Mme Eva Sas. L’un de ces indicateurs porte précisément sur l’évaluation de l’endettement privé.
À ce propos, le rapport de 2017, qui devait paraître en octobre dernier, n’est toujours pas disponible. Pouvez-vous nous dire, madame la secrétaire d’État, si vous le publierez comme il se doit ?
Pierre-Yves Collombat indique dans son rapport que 12 % des hedge funds britanniques sont logés dans des paradis fiscaux et pratiquent des effets de levier supérieurs à 50. Madame la secrétaire d’État, le gouvernement entend-il s’engager avec ses partenaires européens dans la mise en œuvre d’un « cadastre financier » ? Ce mécanisme, proposé par Gabriel Zucman, professeur français à l’université de Berkeley, permettrait de suivre l’intégralité des mouvements et de localiser tous les dépôts.
Enfin, le Gouvernement a-t-il la volonté politique d’aller au-delà des mesures prises dans la loi du 27 juillet 2013 de séparation et de régulation des activités bancaires ?