Je voudrais d’abord exprimer mon accord total avec les propos qu’a tenus M. Sueur sur les modalités de ce débat. Cela dit, ce rapport a un mérite : il nous fait tous admettre que nous apprécions ces analyses et il lance une nouvelle alerte sur la financiarisation de l’économie. C’est cela qui nous importe, mais aussi d’avoir un débat politique, madame la secrétaire d’État, sur cette question.
En effet, en 2008, c’est tout de même à partir d’un segment étroit – les crédits immobiliers aux particuliers – que s’est propagée une véritable thrombose des marchés financiers, mal qui a touché, par ricochet, l’ensemble des secteurs financiers. Il nous faut détricoter le problème, dans notre diversité.
On sait quelles mesures durent être prises pour redonner un peu de liquidité à des activités bancaires frappées par la méfiance réciproque et la chute libre des cours de bourse.
Ces derniers mois, malgré la politique bienveillante de la BCE en termes de création monétaire, la France connaît une situation paradoxale.
Les taux d’intérêt sont historiquement bas. Pour ma part, je pense que la dette privée des ménages et des entreprises n’y est pas pour rien, puisqu’elle connaît une ascension constante, atteignant désormais 130 % du PIB. Concernant les ménages, la croissance de l’endettement atteint près de 6 % en glissement annuel, avec une augmentation marquée des crédits à la consommation et des crédits liés à l’habitat.
De notre point de vue, cet endettement des ménages, s’il a permis de porter une partie de l’activité économique en 2017, est aussi porteur de risques pour la solidité du secteur financier dans les années à venir. En effet, les taux d’intérêt réels associés aux emprunts sont sans commune mesure avec la progression du pouvoir d’achat.
Quelles mesures, madame la secrétaire d’État, comptez-vous prendre pour pallier ce risque systémique ?