Intervention de Simon Sutour

Commission des affaires européennes — Réunion du 18 janvier 2018 à 8h30
Politique commerciale — Mandats de négociation en vue d'un accord de libre-échange avec la nouvelle-zélande et l'australie : proposition de résolution européenne et avis politique de mm. pascal allizard et didier marie

Photo de Simon SutourSimon Sutour :

Il est important que le Parlement se saisisse de ces questions. Je me rappelle que nous avions commencé à le faire en débattant du mandat de négociation pour le TTIP. Nous avions demandé de la transparence, relayant en cela une exigence des associations. Cette proposition est excellente, mais je souhaiterais que nous manifestions davantage d'enthousiasme face à ces accords commerciaux, que nous avons trop tendance à aborder sur la défensive. Après tout, les chiffres de nos échanges économiques avec la Nouvelle-Zélande et l'Australie ne sont pas si impressionnants. Et pour conclure un accord avec un autre pays, il faut bien accepter d'ouvrir notre marché ! En principe, cela bénéficie à tous.

Vous rappelez que l'Australie et la Nouvelle-Zélande partagent nos valeurs et promeuvent, comme nous, une approche multilatérale des relations internationales. Cet aspect géopolitique est fondamental. Notre monde compte désormais sept milliards d'habitants ! Et tout ne se décide pas à Paris. Nous ne devons pas nous isoler. J'ai appris hier que les sanctions personnelles décidées contre la Russie, dont certaines sont très excessives, n'ont guère d'impact, mais que les sanctions commerciales poussent les Russes à réformer leur agriculture et à mettre en place des circuits commerciaux dont nous serons exclus. Il y a dans le monde des pays dont nous sommes proches. C'est le cas de l'Australie et de la Nouvelle-Zélande, comme aussi des pays d'Amérique latine. Certes, notre filière viande rouge connaît des difficultés, mais elles ne sont pas dues au commerce international ! La filière viticole se porte à merveille, par exemple, parce qu'elle a su se réformer, ce qui lui a permis de profiter pleinement de la reprise économique. Souvent, les difficultés dues à l'absence de réforme structurelles sont imputées à Bruxelles, ou aux échanges commerciaux.

Bref, faisons preuve de courage politique et manifestons davantage d'enthousiasme pour ces négociations - car le repli à l'intérieur de nos frontières n'est certainement pas une option.

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