Intervention de Édouard Philippe

Réunion du 23 janvier 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Population kurde i

Édouard Philippe :

Monsieur le président Kanner, je voudrais tout d’abord saluer votre prédécesseur, Didier Guillaume, qui a choisi de tourner la page politique, et vous adresser toutes mes félicitations. La confiance que vous ont manifestée les sénateurs du groupe socialiste et républicain en vous élisant à leur tête vous honore.

Si nous n’ouvrons pas de perspective politique crédible en Syrie, la défaite attendue de Daech risque de se traduire par une mutation des conflits : Turcs contre Kurdes, Kurdes contre Arabes, Israël contre Hezbollah, etc. La France a eu plusieurs fois l’occasion de rappeler cette réalité dans les médias, dans les instances internationales ou au Parlement.

Aujourd’hui, nous y sommes : c’est bien ce qui est en train de se produire. La Turquie a engagé voilà quatre jours dans la région d’Afrin, au nord de la Syrie, une opération militaire, motivée par des inquiétudes sur sa propre sécurité. Nous pouvons entendre ces inquiétudes, mais la priorité doit rester le combat contre Daech, qui n’est pas terminé.

L’opération turque intervient à un moment où la situation humanitaire dans la région, du fait de la guerre terrible qui s’y déroule depuis maintenant de longues années, est incroyablement fragile.

Le régime et ses alliés conduisent des bombardements indiscriminés contre les populations à Idlib, 400 000 civils sont assiégés dans l’enclave de la Ghouta, près de Damas. À notre demande, le Conseil de sécurité s’est saisi hier de cette situation. Nous avons appelé la Turquie à la retenue.

Toutefois, la seule voie, difficile, que nous devons suivre, c’est celle de la recherche d’une solution politique durable qui garantisse le retour, le plus rapidement possible, à une forme de stabilité en Syrie, pour les populations de ce pays et pour ses voisins. Ce ne sera pas facile. La diplomatie française prendra toute sa part à cette recherche, en exposant systématiquement et clairement aux parties prenantes et à nos partenaires la position de notre pays.

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