Intervention de Édouard Philippe

Réunion du 23 janvier 2018 à 14h30
Questions d'actualité au gouvernement — Notre-dame-des-landes

Édouard Philippe :

Monsieur le président Retailleau, dans votre question, j’entends de la déception, de la colère et de l’inquiétude. Je ne suis pas sûr de pouvoir effacer votre déception – je suis même certain du contraire ! –, je ne suis pas sûr de pouvoir éteindre votre colère, j’espère au moins pouvoir apaiser quelque peu votre inquiétude.

Oui, mercredi dernier, j’ai pris une décision. Ce n’était pas facile. Elle s’est fondée sur l’ensemble des éléments en ma possession au moment où j’ai dû la prendre : les procédures, les décisions de justice, les consultations conduites depuis le début de ce projet, voilà bien longtemps, les échanges que j’ai eu le plaisir d’avoir avec les élus locaux et nationaux, mais aussi l’analyse d’une situation de division qui m’est apparue exceptionnelle et que notre pays, collectivement – si ces propos vous heurtent, monsieur Retailleau, je vous prie de m’en excuser –, a laissé se développer sur la zone de Notre-Dame-des-Landes. Disant cela, je ne pointe la responsabilité de personne, je formule un constat.

Les occupations illégales ont commencé il y a plus de huit ans, les tentatives d’évacuation de la zone effectuées dans le passé ont échoué. À la différence de ce que l’on observe pour beaucoup d’autres projets, où des oppositions locales existent, mais où un mouvement puissant en faveur de la réalisation de l’infrastructure se manifeste, chacun était retranché dans ses positions et nous allions vers un affrontement certain.

Au regard de tous ces éléments, j’ai considéré qu’il fallait à la fois prendre une décision pour sortir de cette situation –c’est la raison pour laquelle j’ai annoncé que ma décision était irrévocable – et rétablir dans la zone l’État de droit, qui n’était plus depuis trop longtemps qu’un mythe. Cela passe par le rétablissement de la circulation routière, qui était interrompue depuis bien longtemps, et par la cessation de l’occupation illégale des terres, dès la fin de la trêve hivernale.

Reste le problème de fond, difficile, des besoins de mobilité du Grand Ouest, de la Bretagne et des Pays de la Loire, de la mise en place d’une meilleure connexion aux grandes infrastructures aéroportuaires et aux flux de développement économique. La question est posée. J’ai indiqué que, pour y répondre, nous consulterions rapidement, une fois le temps de la déception et de la colère passé, l’ensemble des acteurs. Mme la ministre des transports se rendra vendredi et samedi à Rennes et à Nantes pour rencontrer les élus qui le voudront bien, afin d’étudier avec eux les actions envisageables à court, moyen et long terme.

J’ai indiqué un certain nombre de pistes pour le court terme, notamment le réaménagement, le plus vite possible, des infrastructures de l’aéroport Nantes-Atlantique.

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