… présentant une analyse approfondie du modèle économique transmis à la fin de décembre dernier par l’association Expo France 2025. L’ensemble de ces documents est, bien entendu, à votre disposition.
Cette note indiquait que le modèle économique du projet comportait plusieurs faiblesses structurelles. En particulier, l’équilibre économique reposait, au moins à hauteur d’environ 300 millions d’euros, sur l’hypothèse d’une cession gratuite du foncier par l’établissement public d’aménagement Paris-Saclay. Or, une cession gratuite de foncier par un établissement public, c’est une subvention publique… En outre, les chiffres de fréquentation retenus ne permettaient pas d’atteindre le montant de recettes prévu. Enfin, l’association souhaitait que l’ensemble des partenaires privés garantissent le projet, mais elle avait du mal – c’est le moins que l’on puisse dire ! – à obtenir de leur part cet engagement, sauf à ce que l’État lui-même apporte sa garantie.
Autrement dit, alors que nous devions définitivement engager la parole de notre pays, il nous est apparu que ce projet, si beau soit-il, n’était pas suffisamment solide. J’en ai tiré les conséquences. Si la situation budgétaire nous permettait de dire « on verra bien », il en serait peut-être allé autrement, mais tel n’est pas le cas. Depuis très longtemps, on a tendance, dans notre pays, à renvoyer à plus tard le traitement des difficultés. À mes yeux, ce n’est pas raisonnable, et c’est pourquoi j’ai pris la décision que vous regrettez. N’y voyez aucune autre raison que celle que je viens d’évoquer.
Vous avez posé la question d’un éventuel lien entre l’abandon de cette candidature et la réalisation des travaux prévus dans le cadre du Grand Paris Express, ce projet monumental et remarquable définissant de nouveaux modes de transports en commun dans toute la région d’Île-de-France. J’observe que, en la matière, les difficultés techniques sont majeures. La Cour des comptes pointe une dérive budgétaire considérable depuis la conception de ce projet. Nous ne pouvons pas faire comme si cela n’était pas grave, nous dire que l’on verra bien plus tard. Nous devons donc tous prendre en compte cette dimension budgétaire, pour faire en sorte que ce projet puisse être mené à son terme.
Je le dis très clairement, madame la sénatrice : mon objectif, c’est que le Grand Paris Express aboutisse, car c’est un bon projet. Mais, aujourd’hui, sa réalisation repose sur des bases fragiles. Vous connaissez comme moi les difficultés : les travaux du Grand Paris Express viennent croiser les travaux sur les infrastructures existantes, ce qui cause parfois des accidents perturbant le fonctionnement des réseaux du quotidien.
Nous devons donc examiner ensemble – c’est ce à quoi je me suis engagé – dans quelles conditions nous pouvons faire réussir ce projet. Il s’agit là d’une discussion difficile, techniquement et budgétairement, mais j’y suis ouvert, et nous trouverons les solutions !