Intervention de Cédric Villani

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 18 janvier 2018 à 10h15
Audition de M. Olivier Le gall président de l'office français de l'intégrité scientifique ofis et de M. Michel Cosnard président du haut conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur hcéres

Cédric Villani, député, premier vice-président de l'Office :

C'est un plaisir pour moi de participer à cette importante audition. L'intégrité scientifique est un sujet qui m'est cher et dans lequel je me suis trouvé impliqué à de nombreuses reprises dans le cadre de discussions scientifiques à l'occasion de tables rondes, de colloques. Lorsque j'étais directeur de l'Institut Poincaré, nous avons accueilli, à de multiples reprises, un groupe informel sur le sujet. Il comprenait des personnalités telles que Claude Huriet, Pierre Corvol, Claudie Haigneré, Axel Kahn et bien d'autres, très intéressés à la façon de comprendre comment institutionnaliser les questions d'intégrité scientifique, les connexions avec les questions éthiques, les discussions de quelques affaires qui ont émaillé, malheureusement, l'actualité scientifique ces dernières années, des questions de plagiat, d'expériences truquées, des questions liées à la perte de la confiance dans certains secteurs de la société par rapport aux sciences, avec une question de fond sur la stratégie à adopter.

Parfois, quand on cherche à minimiser les problèmes d'intégrité scientifique, par crainte d'un risque de déficit d'image et d'efficacité pour la science, c'est le contraire qui se produit. Et quand le scandale éclate, le fait que les mesures appropriées n'aient pas été prises à temps a un impact encore plus néfaste, négatif sur la réputation.

Certaines des discussions qui ont eu lieu entre membres de ce groupe ont été influentes pour la suite des opérations, en particulier le travail de Pierre Corvol sur la façon dont on pouvait organiser l'intégrité scientifique.

À titre personnel, et bien sûr au titre de l'Office parlementaire, ce sujet nous importe beaucoup. Parmi les députés, notre collègue Anne Genetet, qui a une formation de médecin, a été particulièrement désireuse de s'impliquer et de suivre ces sujets en tant que référente informelle. Je sais qu'elle y mettra une très grande énergie. Et Singapour, où elle réside, est un nom familier pour tous ceux qui s'intéressent à ce sujet puisque la Déclaration de Singapour sur l'intégrité en recherche, publiée en 2010, est l'un des textes qui font référence en la matière.

J'ajouterais que l'Office n'est pas la seule institution à l'interface entre le politique et le scientifique à s'intéresser à cette question. Notre homologue britannique du POST (Parliamentary Office of Science and Technology) a produit, en janvier 2017, une note de quatre pages sur le thème Integrity in Research (n° 544).

Nos invités pourront revenir sur ces sujets, apporter leurs points de vue et nous permettre de comprendre comment, à titre institutionnel, la France répond à ces enjeux qui sont encore plus importants maintenant que la science a évolué dans des directions qui offrent de nouvelles perspectives, pleines de puissance et de dangers potentiels. On pense aux nouvelles avancées dans les biotechnologies, dans l'algorithmique. D'une façon générale, à un moment où le développement technologique est considérable, l'intégrité scientifique est de plus en plus importante.

Je remercie à mon tour Olivier Le Gall, ainsi que Michel Cosnard, que j'ai côtoyé dans d'autres rôles dans les années passées. Je le salue pour son implication scientifique dans la vie publique, au service de la progression des organisations.

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