Intervention de Jean-François Eliaou

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 18 janvier 2018 à 10h15
Audition de M. Olivier Le gall président de l'office français de l'intégrité scientifique ofis et de M. Michel Cosnard président du haut conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur hcéres

Jean-François Eliaou, député :

Je souhaite revenir sur trois points. En premier lieu, le Haut conseil est chargé de l'évaluation des structures, des parcours disciplinaires et universitaires. Est-il chargé de l'évaluation des personnes, comme on le voit parfois dans la presse ? Personnellement, je n'y vois pas d'inconvénient, à condition que l'évaluation soit la plus honnête possible et s'appuie sur la revue des pairs.

L'antienne du « publier ou périr », ce diktat souvent imposé par les comités éditoriaux de revues, va devenir un sujet important de l'OPECST. Effet de mode, effet de pays, effet de langue... Il est important d'évoquer ce point et de penser qu'il peut avoir des incidences, non pas délétères, mais conduisant à des biais pour le progrès scientifique. En effet, certaines publications, quoique très intéressantes, ne sont pas à la mode et donc ne sont pas retenues.

Enfin, vous avez évoqué des cas de problème d'intégrité scientifique relatifs à des étudiants sans que les responsables des équipes dans lesquels ils travaillent soient au courant ; j'ai vu ce type de cas dans ma propre unité de recherche.

Je ferais un certain nombre de propositions en la matière. Sur le dernier point : il faut accentuer l'effort sur la formation des étudiants à un stade précoce, voire la formation des élèves, et aussi la formation des cadres, c'est-à-dire les responsables de laboratoires, de structures qui ne s'attendent pas à ce genre de problème. Par expérience, lorsqu'on passe un contrat moral avec un doctorant, les principes de base sont l'entente, l'honnêteté, la confiance : des principes réciproques entre le maître et l'élève. On ne s'attend pas à être confronté à des problèmes d'intégrité ; il faut donc alerter aussi l'encadrement, ne serait-ce que pour le sécuriser.

Je propose aussi l'établissement d'un guide de bonnes pratiques. Dans le cadre de mes activités professionnelles médicales, mon laboratoire hospitalo-universitaire était régulièrement évalué sur la base d'un référentiel qui comportait une centaine de pages. Il nous permettait de faire notre auto-évaluation, à partir d'une liste de points dont nous aurions à répondre devant les évaluateurs. Avez-vous un projet de référentiel prenant en compte les bonnes pratiques en termes d'intégrité et d'éthique scientifique, voire médicale pour ce qui me concerne ?

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