Intervention de Olivier Le Gall

Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques — Réunion du 18 janvier 2018 à 10h15
Audition de M. Olivier Le gall président de l'office français de l'intégrité scientifique ofis et de M. Michel Cosnard président du haut conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur hcéres

Olivier Le Gall, président de l'OFIS :

L'éthique en expérimentation animale ne fait pas partie des questions que traite l'OFIS. Ces questions sont regardées par le Comité consultatif national d'éthique et les comités d'éthique des établissements. De façon générale, les questions d'éthique et d'intégrité peuvent parfois s'interpénétrer, mais elles sont distinctes, et donc on les traite de façon distincte.

Concernant les missions Culture scientifique et technique, la formation des étudiants, des futurs cadres chercheurs, la réponse est oui, elles sont prises en compte par l'OFIS et par le Hcéres en complémentarité, à travers la politique déclarée et mise en place par les établissements, qui est évaluée au moment de l'évaluation quinquennale.

L'OFIS va favoriser cette prise en compte dans son dialogue avec l'établissement, en le mettant éventuellement en lien avec d'autres universités exemplaires, c'est notre mission d'animation. Mais la mise en place d'une politique d'intégrité scientifique relève de la responsabilité du chef d'établissement. C'est à lui de la décliner en fonction de son écosystème local : avec les écoles, les partenaires, en direction des futurs cadres, les partenaires de la recherche privée, etc.

Dans mes fonctions précédentes à l'Inra, j'avais été assez actif sur les dossiers IDEX/I-Site et les politiques de site. On voit bien la diversité des sites. Une même mission de recherche sur les systèmes alimentaires en agriculture et nutrition par exemple, était déclinée de façon très différente selon les sites.

Concernant le guide de bonnes pratiques, je dis que oui, c'est clairement vers cela que nous devons aller. Aujourd'hui, le Hcéres a déjà inclus les questions d'intégrité dans les référentiels d'évaluation des unités et des sites. Il y aura forcément un échange avec les départements concernés. Quelles ont été les réponses à ces questions ? Un laboratoire peut être surpris par cette nouvelle demande, quant aux évaluateurs, ils peuvent s'étonner de cette nouvelle évaluation en l'absence de référentiels. Ensuite, il est clair que nous devrons travailler sur les référentiels en feed-back. Ces référentiels seront différenciés suivant les cas.

De manière générale, l'OFIS entend organiser sa réflexion autour de grands thèmes comme « publier ou périr » et la pression qui est mise sur les doctorants. Parfois on leur demande de faire leur thèse en trois ans si possible avec 25 publications. Ces injonctions sont paradoxales. J'ai vu des comités de thèse imposer des pressions sur les doctorants pour qu'ils fabriquent des données pour le satisfaire, et encore plus à la réunion suivante. D'une manière générale, les comités de thèse doivent travailler sur la qualité de la thèse et non pas sur un traitement quantitatif de la valorisation.

Il y a des potentiels de bonnes pratiques dans les nouveaux modes de publication, les preprints, les publications partagées, la dissociation entre les processus d'évaluation d'un manuscrit, de publication et de stockage. Nous allons devoir les exploiter avec les gens qui travaillent dessus.

Par exemple, l'Archive ouverte HAL, dont le CNRS a la charge, est un outil extrêmement intéressant que l'on va regarder de très près. Il peut contribuer, à travers l'éditeur Episciences, par exemple, à de nouvelles pratiques de publications plus vertueuses en termes d'intégrité.

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