Pour rebondir sur ce que vient de dire mon collègue, il est vrai que l’on a parfois l’impression que, plus encore que le trait de côte, c’est l’État qui recule. En effet, et ce n’est d’ailleurs pas la faute du gouvernement actuel, les communes et les établissements publics de coopération intercommunale se sont vu transférer de nombreuses compétences, notamment la GEMAPI ou les plans de prévention des risques littoraux, et de plus en plus de responsabilités. Ils ont la responsabilité du droit des sols et des risques, notamment sur le plan pénal, sans parler – nous aurons l’occasion de l’évoquer – des coûts financiers engendrés par les actions de protection.
Ces dernières années, on a constaté une dérive. Le Sénat et l’Assemblée nationale, réunis en Congrès, ont transcrit dans la Constitution le principe de précaution. Force est de constater que celui-ci s’est mué en risque zéro, notamment de la part de l’État. Il faut éviter, aujourd’hui, le dialogue de sourds entre les élus locaux que nous représentons et les représentants de l’État qu’ils rencontrent, sur les actions à entreprendre et la nécessité de s’en tenir aux textes.
D’ailleurs, il est paradoxal que l’État « abandonne » la gestion du droit des sols, alors qu’il gère le domaine public maritime. Je vous renvoie à l’application du « décret plage », qui fait couler beaucoup d’encre au niveau national, concernant notamment la plage de La Baule, et à la zone des 12 miles marins. En revanche, l’État élabore, en ce moment, en concertation avec les départements et les régions, des documents stratégiques de façade, qui nous donneront l’urbanisme maritime et marin qui n’a pas vu le jour jusqu’à maintenant.
Plus que jamais, il est important que l’État garde les pieds sur terre !