Les crypto-actifs ne sont pas de la monnaie, qui repose sur la confiance et la valeur intrinsèque dans le temps. Ces émissions n'en ont aucune, ni la moindre valeur économique. Ce ne sont que des séries de chiffres et de lettres. Nous y voyons de la destruction de valeur, par leur coût environnemental, qui représente autant d'énergie soustraite à des activités profitables à l'économie réelle.
Pour l'instant, la stabilité financière ne court aucun risque matériel car les montants de crypto-actifs sont limités. Mais le jour où des acteurs de la sphère réelle prendront des positions importantes, ce sera problématique. Les outils existent déjà.
Les dérivés sont proposés sur les deux bourses de Chicago, le Chicago Board Options Exchange (CBOE) et le Chicago Mercantile Exchange (CME) depuis le mois de décembre. Ces instruments sont à double tranchant, car ils permettent de spéculer à la baisse. Ils sont supervisés par la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), l'autorité américaine des marchés, et fonctionnent selon le principe de l'auto-certification. Si aucune plainte n'est déposée au cours d'un certain délai, ils sont autorisés.
En les autorisant, les autorités américaines ont souhaité mieux ausculter le marché puisque ces dérivés et leurs sous-jacents sont soumis à des obligations déclaratives. Le dispositif de gestion des risques mis en place est très exigeant.
Je souhaite différentier la chaîne de blocs des crypto-actifs, quant à l'intérêt pour l'économie réelle. La technologie de chaîne de blocs présente des intérêts matériels. Nous y voyons une innovation très intéressante. La Banque de France l'a adoptée pour un registre qu'elle tient pour le compte de la sphère interbancaire. Même si cette technologie est encore peu mûre, elle fonctionne bien.