Je partage la gravité du constat. Si Presstalis dépose son bilan, c'est l'ensemble de la filière qui s'écroule. Cela remettrait également en cause les principes qui président à la loi Bichet et à l'égalité de distribution. Nous avons besoin d'un plan d'urgence qui appelle une discussion approfondie sur l'avenir du système et de la filière.
Je partage également les remarques sur le caractère dangereux de certaines mesures, en particulier celles qui mettent à contribution de la même manière tous les éditeurs. L'état de fragilité des petits éditeurs nécessite justement d'avoir un système coopératif. On marche sur la tête ! Le plan devrait être amendé pour tenir compte de cette situation. Nous sommes extrêmement attachés aux principes qui ont fondé le système coopératif même si nous sommes d'accord pour le faire évoluer face aux nouveaux défis : le secteur est en crise et n'a pas les moyens d'affronter la transition numérique, qui le touche dans son ensemble. Et cette transition ne peut se faire que dans la solidarité. Quid de la guerre des prix ? Des mesures ont été prises pour la limiter, notamment avec les barèmes. Mais je continue de penser que l'existence de deux messageries, dans un contexte de crise, reste incompréhensible, de même que la prise de mesures de non-concurrence entre ces deux messageries. C'est une aberration économique ! Différentes solutions peuvent être imaginées : un rapprochement, une messagerie unique... Dans la situation de crise dans laquelle nous nous trouvons, nous n'échapperons pas à un processus de remise à plat.
Je suis très attaché au système coopératif et toute évolution nécessitera un engagement fort de l'Etat afin d'affirmer une volonté politique et la garantie de son application. La correction du système actuel devra aussi permettre plus de transparence. Le plan d'urgence doit s'appliquer immédiatement avec des mesures correctrices par rapport à celles annoncées, et proposer, en même temps, un processus qui permette de repenser l'ensemble du système.