Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, je voudrais tout d’abord saluer nos deux collègues sénateurs de Nouvelle-Calédonie, et tout particulièrement Pierre Frogier, qui s’est exprimé pour notre groupe la semaine dernière. Pierre Frogier était signataire non seulement des accords de Matignon, mais aussi de l’accord de Nouméa.
Avec Pierre Frogier, nous ne venons pas du même point du globe ; lui est tout autant un homme du Pacifique que je suis un homme de l’Atlantique. Mais, ensemble, nous partageons les mêmes convictions, le même patriotisme et le même point de vue. Sur un sujet aussi déterminant que l’avenir de la Nouvelle-Calédonie, mais aussi de la France, tout est affaire de point de vue ; et d’abord, cher Philippe Bas, de point de vue législatif.
Oui, résolument, nous allons voter ce texte, bien préparé par son rapporteur, qui s’est déplacé en Nouvelle-Calédonie. Nous le voterons parce qu’il est la traduction législative et juridique d’un compromis politique sur le corps électoral. Il donnera une force incontestable au résultat référendaire dans quelques mois.
Toutefois, mes chers collègues, nous ne pouvons pas nous contenter de ce point de vue juridique, législatif. Il faut absolument que nous relevions l’horizon, que nous passions du point de vue juridique à un point de vue politique.
En effet, dans cette affaire si déterminante, la question n’est pas seulement celle de la légitimité d’une consultation référendaire. C’est celle, finalement beaucoup plus importante, d’un accord fondamental ; c’est celle du devenir de la Nouvelle-Calédonie et de la France ; c’est celle d’une association tellement importante pour ce territoire et pour notre pays ! Il s’agit évidemment d’un destin commun entre la Nouvelle-Calédonie et la France.