Intervention de Georges Patient

Réunion du 20 février 2018 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Situation politique et sociale en guyane

Photo de Georges PatientGeorges Patient :

Monsieur le Premier ministre, les Guyanais, en rébellion permanente contre un système qu’ils jugent inopérant dans les domaines les plus essentiels, notamment ceux de la santé, de l’éducation, de la sécurité et du développement économique, sont très préoccupés, voire « remontés » contre le rythme et l’état d’avancement des accords de Guyane, obtenus après deux mois de mobilisation d’une grande ampleur, une véritable révolution.

Ils attendaient de la concrétisation de ces accords, signés par votre prédécesseur et confirmés par le Président Macron, des avancées notables, rapides dans certains domaines les plus vitaux tels la santé et la sécurité, puisque faisant partie d’un plan d’urgence.

Certes, monsieur le Premier ministre, des mesures ont été prises dans le cadre de ces accords. Deux comités de suivi se sont même tenus, dont le dernier en septembre 2017, un mois avant la venue du Président de la République en Guyane.

Mais depuis, certains critiques de l’action gouvernementale disent que les accords marquent le pas, tout semblant être suspendu aux assises des outre-mer, dont le calendrier de réalisation serait à plus longue échéance que celle qu’escomptaient les Guyanais. Cela est d’autant plus vrai que dans le même temps se tiennent les états généraux de Guyane. Tout cela crée une réelle confusion qui vient s’ajouter au sentiment d’exaspération, au « ras-le-bol », au fameux « nou gon ke sa », comme on l’exprime si bien dans notre langue guyanaise.

Alors, manifestations, débrayages, grèves, violences urbaines et scolaires ont repris de plus belle et renvoient actuellement à la situation qui a précédé les événements de l’an dernier, ce qui fait craindre le pire.

Aussi, monsieur le Premier ministre, pouvez-vous apporter aux Guyanais des assurances sur le respect par votre gouvernement des accords de Guyane, et ce dans leur totalité, c’est-à-dire des garanties sur la prise en compte, à la fois, du plan d’urgence, du plan complémentaire et du projet institutionnel ou statutaire pour lequel ils opteront ?

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