Vous l’avez dit, monsieur le sénateur Georges Patient, le Président de la République, lors de son déplacement en Guyane à la fin du mois d’octobre, a fixé les orientations du Gouvernement pour la Guyane et, plus globalement, pour les outre-mer. Cette « page nouvelle de la relation entre la République et les outre-mer » – je cite ses mots – est celle de la responsabilité partagée.
Vous me demandez au fond, monsieur le sénateur, où en est l’État dans l’exercice de sa responsabilité à l’égard de la Guyane.
Vous l’avez rappelé, les Guyanais, que je connais, ont de fortes attentes à l’égard de l’État dans ses responsabilités les plus fondamentales : la santé, la sécurité et l’éducation.
Je sais aussi les aspirations de la population de Guyane à un modèle de développement plus équilibré.
Tout d’abord, je voudrais dire que l’État a honoré sa parole pour ce qui est du plan d’urgence Guyane. Le budget 2017 tel qu’il a été revu par le Gouvernement et le budget 2018 tel qu’il l’a conçu offrent les traductions concrètes du respect de la parole de l’État. J’en veux pour preuve la mobilisation exceptionnelle des crédits de l’État pour les constructions scolaires, notamment dans l’ouest guyanais : 250 millions d’euros engagés sur cinq ans pour les lycées et les collèges, et 150 millions d’euros sur dix ans pour les écoles.
Nous allons redonner à la collectivité territoriale de Guyane de la capacité à investir pour l’avenir en recentralisant, conformément aux engagements pris par le Président de la République, les dépenses de RSA pour la Guyane.
Dès 2017, dans le cadre du fonds d’urgence prévu par l’État, nous avons apporté 50 millions d’euros supplémentaires pour faire face à l’augmentation rapide, massive, de la dépense en Guyane. Nous allons évidemment poursuivre sur ce chemin.
Mais la politique de l’État, monsieur le sénateur, vous l’avez dit et je pense qu’il est essentiel de l’avoir à l’esprit, ne se résume pas au plan d’urgence du premier trimestre 2017. Celui-ci a permis de répondre rapidement à l’urgence – c’est le cas de le dire ! –, quand l’avenir exige une construction de long terme.
D’abord, un mot sur le pouvoir d’achat : dans beaucoup de collectivités d’outre-mer, le niveau de la taxe d’habitation est très élevé – c’est le cas en Guyane. Cette année, une grande partie des habitants des communes de Guyane pourront constater la baisse massive de cette taxe, compensée aux communes.