Intervention de Maryse Carrère

Réunion du 20 février 2018 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Friche industrielle de vallourec à tarbes

Photo de Maryse CarrèreMaryse Carrère :

Ma question s’adresse à M. le ministre de l’économie et des finances.

Monsieur le ministre, le site de Vallourec à Tarbes est dans une situation critique : en décembre dernier, le groupe Vallourec, dont le principal actionnaire n’est autre que l’État, annonçait la vente des sites à une entreprise américaine.

Vous le savez, deux sites ne sont pas concernés par cette reprise, Cosne-sur-Loire, sur lequel ma collègue sénatrice de la Nièvre, Nadia Sollogoub, vous a déjà interpellé, et le site de Tarbes, pour lequel Viviane Artigalas, que j’associe ici à ma démarche, et moi-même sommes mobilisées.

Les délais imposés par Vallourec pour une reprise des sites concernés fixent la date butoir au 28 février prochain : sans candidat sérieux déclaré, l’entreprise fermera, laissant plus de 50 salariés sans emploi sur le site de Tarbes.

Les Hautes-Pyrénées ont payé le prix fort de la désindustrialisation : 7 000 emplois industriels ont été sacrifiés en trente ans au profit de la métropole toulousaine, qui attire à elle toutes les activités. Vallourec est, au-delà d’un bouleversement humain et social, un symbole : celui de l’abandon d’une stratégie industrielle française. Il est temps que l’État intervienne pour endiguer la désertification industrielle des territoires ruraux, où la qualité de vie et le savoir-faire technique sont pourtant au rendez-vous.

Le 26 janvier dernier, le délégué interministériel aux restructurations venait à notre rencontre pour nous assurer que des projets de reprise étaient à l’étude. À huit jours de l’échéance fixée par le groupe Vallourec, nous n’avons toujours aucune assurance d’une reprise : je vous laisse imaginer la détresse des salariés face à cette situation.

Nous pouvons pourtant aujourd’hui compter sur un outil de production adapté ; un client, Nexter, dont l’importance pour l’armée française est plus que stratégique, qui assure 36 % de la production du site ; enfin, un véritable savoir-faire du personnel, ouvert à une diversification de l’activité.

Aussi, monsieur le ministre, l’État consentira-t-il enfin à faire pression sur le groupe Vallourec en sa qualité d’actionnaire pour qu’il ne fasse pas tomber le couperet du 28 février sur la tête des salariés, et permette ainsi à un repreneur de bâtir un projet industriel sérieux dans un délai raisonnable ?

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