Intervention de Christine Bonfanti-Dossat

Réunion du 20 février 2018 à 15h00
« femmes et agriculture : pour l'égalité dans les territoires » — Débat interactif

Photo de Christine Bonfanti-DossatChristine Bonfanti-Dossat :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, madame la présidente de la délégation, mes chers collègues, ce rapport, dont je salue moi aussi la pertinence, nous permet de mesurer le chemin parcouru depuis les années 1960 pour faire progresser les droits et la condition des femmes agricultrices.

Mais, mes chers collègues, ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Le tableau qui y est peint nous appelle également à nous retrousser les manches, tant les actions à mener sont structurantes.

En 1949, Simone de Beauvoir écrivait : « C’est le travail qui peut seul garantir à une femme une liberté concrète. » Cette liberté demeure à conquérir pour les femmes agricultrices. En effet, les conditions dans lesquelles celles-ci exercent leur métier nous interpellent, diront certains, nous révoltent, diront d’autres.

La faiblesse des revenus a des répercussions sur leur statut, leur protection sociale et le montant de leur retraite. Si cette problématique n’est pas exclusivement féminine, elle se pose avec d’autant plus de vigueur pour les femmes agricultrices en raison de la création récente du statut de conjoint collaborateur et de l’accès tardif au statut de chef d’exploitation.

Les chiffres sont éloquents : la retraite moyenne d’une femme agricultrice se situe entre 500 et 600 euros. Le minimum vieillesse, quant à lui, est d’environ 800 euros. Dans certaines situations, les plus préoccupantes, la retraite s’élève à 40 euros seulement !

Cette situation doit appeler une réponse ambitieuse, tant il semble anormal que des années de travail soient in fine moins rémunératrices et moins protectrices que le minimum vieillesse.

Madame la secrétaire d’État, les agricultrices sont les « héritières d’une longue invisibilité », comme le soulignent les auteurs du rapport. Il est de notre devoir de ne pas faire de ces femmes les prisonnières de cet héritage.

Le salon de l’agriculture ouvre dans quatre jours ; allez-vous leur tendre la main ?

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