Mme la secrétaire d’État a rappelé la loi. Mais il y a aussi l’esprit de la loi, et, de ce point de vue, je pense qu’il est possible d’anticiper.
Au conseil régional des Pays de la Loire, nous avons une commission de l’agriculture, de l’agroalimentaire, de la forêt, de la pêche et de la mer, et elle compte trois femmes agricultrices, dont l’excellente présidente Lydie Bernard, qui non seulement irrigue la région Pays de la Loire, mais rayonne aussi à l’Association des régions de France.
Cela étant, dans nos régions, nous avons tous des exemples des difficultés que rencontrent les agricultrices pour porter une exploitation. En effet, il faut se former pour s’installer tout en faisant face à une charge de travail importante et à une administration qui prend toujours plus de temps et de place !
Même s’il est souvent une passion, ce métier doit s’accompagner d’une meilleure protection sociale et d’un vrai statut.
L’exploitation familiale d’autrefois a largement muté pour tendre vers la gestion d’une véritable entreprise. Le rapport décrit d’ailleurs bien la variété des situations et des profils qui comportent toujours les mêmes contraintes et difficultés et s’accompagnent de conditions d’emploi souvent moins favorables que dans d’autres secteurs.
Dans la région Pays de la Loire, la démarche des agricultrices est souvent tournée vers le qualitatif et les circuits courts ; je pense notamment aux filières du sel, de l’élevage, du maraîchage ou de la viticulture.
Parmi les quarante recommandations du rapport, il me semble que les points suivants sont prioritaires et demandent que des solutions soient mises en œuvre très rapidement. Je pense, d’abord, au statut, avec un parcours de formation initiale adapté. Je pense, ensuite, à la revalorisation du montant de base des retraites agricoles, incluant une bonification forfaitaire variable selon le nombre d’enfants. Il importe aussi d’encourager l’accès des agricultrices aux responsabilités et de renforcer la féminisation de la gouvernance de la profession, notamment pour ce qui concerne les chambres d’agriculture – cela a été fait notamment dans les départements de la Mayenne et du Maine-et-Loire où nous avons des exemples de femmes agricultrices qui occupent les plus hautes responsabilités. Je veux enfin souligner l’importance de faciliter l’accès aux aides, à l’installation et aux terres. Dans notre région, nous aurons à vivre, en Loire-Atlantique, l’après- Notre-Dame-des-Landes, dont l’enjeu est la gestion future de centaines d’hectares.
Si ces seuls points étaient rapidement traités, nous ferions une avancée considérable au bénéfice des femmes agricultrices !