Monsieur le sénateur, votre question englobe un certain nombre de sujets. J’ai déjà répondu à une partie d’entre eux, précédemment. Soucieuse de ne pas me répéter, je note votre volonté de faire en sorte que l’on encourage l’orientation, sujet abordé tout à l’heure notamment à propos de la place des jeunes filles dans les lycées agricoles et de l’attractivité des métiers. Vous souhaitez également encourager l’installation. Nous avons évoqué la PAC post-2020 et les discussions qui pourraient s’engager pour favoriser cette installation et, au-delà, la pérennisation. Nous avons aussi évoqué et détaillé des politiques publiques de soutien aux agricultrices ; à ce sujet, mon collègue le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, s’appuiera sur un certain nombre des propositions formulées dans le rapport sénatorial dont tout le monde salue la qualité.
Vous avez parlé du congé de maternité. J’ai déjà répondu à un certain nombre de questions à ce propos. Je ressens en effet sur ce sujet une forte attente de la part des agricultrices. Je veux de nouveau vous rassurer sur ce point et préciser que ce qui est en cause, c’est bien l’harmonisation des congés de maternité. Il n’est, bien sûr, aucunement question de mettre la fin au système tel qu’il existe actuellement avec les indemnités de remplacement.
J’en viens à l’autonomisation des filles et des femmes dans le cadre de l’enseignement agricole, qui est l’une des questions liées à leur orientation. Il est bon de le rappeler, les méthodes pédagogiques développées par l’enseignement agricole sont centrées sur une forme de construction commune et de conduite du projet. De caractère très concret, elles sont l’ADN même de cet enseignement agricole. Elles cherchent à développer l’autonomie des jeunes femmes, à les rendre actrices de leur parcours, de leur formation et, plus généralement, de leur parcours professionnel.
Tel me paraît vraiment être le fil rouge de tous les sujets que vous évoquez, monsieur le sénateur : l’autonomisation, l’émancipation économique, mais aussi sociale des femmes agricultrices. L’enjeu consiste tout simplement à leur permettre de vivre de leur travail et de ce qu’elles produisent, non seulement pour elles et pour leur exploitation, mais aussi pour la France tout entière.