Monsieur le président, madame la présidente de la délégation aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes, mesdames, monsieur les rapporteurs, mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs, je vous remercie de m’avoir invitée à débattre des conclusions et des recommandations de ce rapport d’information.
Je salue l’esprit de consensus qui a guidé votre réflexion commune. Ce rapport est le fruit des échanges très constructifs que vous avez eus avec les agricultrices, les organisations professionnelles, les institutions sociales et les services de l’État.
Je voudrais souligner la richesse du travail accompli, mais aussi l’importance des enjeux que nous aurons à relever collectivement pour faire progresser très concrètement l’égalité entre les femmes et les hommes partout en France, et particulièrement dans les territoires ruraux.
Traditionnellement, le monde agricole a longtemps été considéré comme un milieu d’hommes en raison de la pénibilité physique des travaux, du temps de travail conséquent, des risques professionnels importants. Cette culture du risque fait partie de ce que l’Institut Catalyst appelle les « normes masculines du pouvoir », bien plus valorisées dès l’enfance chez les petits garçons que chez les petites filles.
La persistance de ces stéréotypes nous conduit à penser que la direction d’une exploitation, ou même seulement un investissement identique, à parts égales, des femmes dans tous les travaux agricoles ne peut – théoriquement – pas constituer une option pour elles.
Et pourtant, comme votre rapport le montre parfaitement, les femmes occupent depuis longtemps une place de premier plan dans la vie des exploitations.