Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, madame la présidente de la délégation, mes chers collègues, en 2017, 58 % seulement des agricultrices ont exercé leur droit au congé de maternité. Elles demeurent pourtant exposées à des conditions de travail difficiles, qu’il s’agisse du port de charges lourdes ou du risque d’exposition aux pesticides et aux maladies touchant les animaux.
Cette situation, qui soulève de graves enjeux de santé publique pour la mère et l’enfant, s’explique par les défaillances des services de remplacement.
En cas de grossesse, les employés de ces services permettent en théorie à l’agricultrice d’être remplacée dans son exploitation. Toutefois, agricultrices et syndicats agricoles ont mis en exergue l’inadéquation, voire la carence, de l’offre de remplacement, le manque d’information et les réticences psychologiques des agricultrices à laisser leur exploitation à un tiers.
Surtout, la question du coût de ce remplacement suscite de l’inquiétude auprès de nombreuses agricultrices, en particulier depuis vos déclarations, madame la secrétaire d’État, selon lesquelles les agricultrices seraient les premières à bénéficier de la mise en place du congé de maternité unique et de l’octroi d’une indemnité journalière harmonisée, quel que soit leur statut professionnel.
Le monde agricole s’interroge sur la pertinence d’une telle indemnité au vu des spécificités de la profession. En effet, alors qu’un remplacement agricole coûte 145 euros par jour, les indemnités de maternité ne s’élèvent, pour les salariés du privé et du public, qu’à 80 euros environ.
Madame la secrétaire d’État, les indemnités journalières permettront-elles de couvrir les frais de remplacement ?