Intervention de Guillaume Chevrollier

Réunion du 20 février 2018 à 15h00
« femmes et agriculture : pour l'égalité dans les territoires » — Débat interactif

Photo de Guillaume ChevrollierGuillaume Chevrollier :

Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, madame la présidente de la délégation sénatoriale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les femmes et les hommes, mes chers collègues, je salue l’initiative d’organiser un débat sur les femmes et l’agriculture. Les questions, en la matière, ne manquent pas : les petites retraites agricoles, la formation professionnelle notamment.

À mon tour, mes chers collègues, je souhaite rendre hommage à toutes ces femmes agricultrices et femmes d’agriculteurs dont le courage et la force font toute mon admiration. Je sais la place qu’elles occupent dans l’agriculture française, particulièrement dans mon département, très agricole, la Mayenne.

Je souhaite rendre hommage, donc, à toutes ces femmes souvent qualifiées d’« invisibles », qui travaillent dans l’élevage, la viticulture, le maraîchage et autres cultures, dans des conditions physiques et psychologiques parfois difficiles, et dont le statut n’a pas été, pendant trop longtemps, reconnu. Oui, la vie de ces femmes est faite de sacrifices et d’engagements forts, de passion.

La féminisation du milieu agricole augmente. On ne peut que s’en féliciter. Deux exemples me semblent significatifs : un quart des dirigeants ou codirigeants d’exploitation agricole sont des femmes ; le nombre de femmes qui font librement le choix de devenir agricultrice ne cesse d’augmenter.

Bien souvent, la question de la conciliation entre les vies professionnelle et personnelle se pose, notamment pour les femmes qui sont mères ou qui souhaitent le devenir.

Cette question représente aussi un frein, pouvant éveiller la réticence de celles qui désireraient exercer cette profession.

Il est de notre devoir et de notre responsabilité d’accompagner ces femmes et leur famille dans la maternité, mais aussi dans l’éducation des enfants. Nous devons, en la matière, avoir un rôle de facilitateurs.

Aujourd’hui, c’est à un risque sanitaire que nous sommes confrontés : 58 % des femmes agricultrices qui attendent un enfant ne prennent pas leur congé de maternité, parce qu’elles sont mal informées sur leurs droits, ou encore en raison du coût ou du problème de l’offre de remplacement – cette dernière difficulté est un vrai problème également pour les hommes agriculteurs, s’agissant de la formation professionnelle ou de l’engagement dans les organisations professionnelles.

L’année dernière, madame la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes, vous avez annoncé la mise en place d’un projet pilote au sein du ministère de l’agriculture en matière de budget « genré ». Il s’agirait d’identifier les bénéficiaires des financements publics et de déterminer si ces derniers servent également les intérêts des hommes et ceux des femmes. Il s’avère en effet que la répartition des subventions est déséquilibrée.

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