Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, madame la présidente de la délégation, chère Annick, mes chers collègues, il est des secteurs de l’activité humaine dont la féminisation fut d’abord perçue comme une contrainte, pour se révéler finalement une opportunité.
Vous conviendrez aisément qu’il en est ainsi de la politique comme de l’agriculture.
Aussi ne peut-on que se féliciter de l’excellent travail effectué par la délégation sénatoriale aux droits des femmes et à l’égalité des chances entre les hommes et les femmes sur les femmes et l’agriculture ; la présentation de son rapport vient aujourd’hui clôturer un cycle de plus d’un an de colloques, de rencontres, d’auditions et de témoignages, au plus près de la réalité des agricultrices et de leurs territoires.
C’est donc avec fierté que la fille d’agricultrice que je suis souhaite se faire l’écho de la recommandation 34 dudit rapport, visant à encourager les jeunes filles à choisir le métier d’agricultrice.
Il s’agit d’un métier certes exigeant, mais ô combien prioritaire en matière d’économie, d’écologie, et surtout de santé publique.
Aussi est-il primordial de susciter des vocations et d’orienter les jeunes filles vers ces filières malheureusement peu ou mal connues, en les informant dès le collège sur la multiplicité des métiers et sur les opportunités de poursuite d’études ; en améliorant la connaissance des professionnels de l’éducation et de l’orientation sur les débouchés dans le milieu agricole ; en communiquant sur tous les supports, y compris sur internet et les réseaux sociaux, avec un vocabulaire adapté et des images s’adressant tant aux filles qu’aux garçons ; en valorisant davantage les bonnes pratiques et en insistant sur les aides à l’installation et les moyens existant pour accompagner les jeunes agricultrices et agriculteurs ; en créant, enfin, des internats et des structures d’accueil et d’hébergement adaptés aux filles, tant en formation initiale qu’en formation continue.
À n’en pas douter, ces recommandations de la délégation participent à valoriser le métier d’agricultrice, trop souvent sous-estimé. Les agricultrices constituent un maillon essentiel dans la revitalisation de territoires fréquemment en proie à la désertification rurale.
Il est donc indispensable de lever les freins qui pèsent sur la création ou la reprise d’exploitation par des filles.