L'affaire Aristophil ne se serait jamais produite s'il avait existé un conseil des ventes constitué uniquement de commissaires-priseurs tel que nous l'appelons de nos voeux. Lorsqu'un scandale éclate, l'ensemble du marché de l'art est éclaboussé ! Je me souviens d'un homme brandissant une pancarte, devant les locaux de Sotheby's à New York, qui accusait la société de l'avoir trompé : il obtint rapidement une entrevue pour ne pas nuire davantage à l'image de l'entreprise. La confiance est essentielle et nous souhaitons une instance susceptible de se porter garante de la qualité et de défendre l'image du marché de l'art.
Dans les années 1960, la plus grande société américaine de vente aux enchères d'art, Parke-Bernet, était à vendre. Drouot, faute de maîtriser l'anglais, renonça à l'acquérir. Sotheby's l'acheta en 1964. Cette acquisition, couplée à une attitude plus commerçante et à une vision plus internationale, explique la position dominante des sociétés anglo-saxonnes sur le marché de l'art.
Les jeunes hésitent désormais à s'engager dans la profession de commissaire-priseur, dont ils jugent l'exercice excessivement régulé. Ils préfèrent un statut salarié dans une grande maison de vente. Il faut leur redonner confiance !