Intervention de Laura Flessel

Délégation sénatoriale aux outre-mer — Réunion du 24 janvier 2018 : 1ère réunion
Audition de Mme Laura Flessel ministre des sports dans le cadre de l'étude de la délégation sur la jeunesse des outre-mer et le sport

Laura Flessel, ministre des sports :

À Rio, 17 athlètes médaillés s'entraînaient en outre-mer ou étaient issus des territoires ultramarins. Les ultramarins ont représenté 18 % des Français sur les podiums, alors qu'ils ne représentent que 3 % de la population française. En sport paralympique, 4 athlètes s'entraînaient en outre-mer. En vue des Jeux olympiques et paralympiques, nous avons souhaité travailler sur la haute performance. Nous avons donc missionné Claude Onesta, un entraîneur charismatique qui a travaillé pendant trois mois et qui m'a remis hier ses préconisations. Il va sans dire que je ne pourrai pas vous donner de réponse très précise aujourd'hui sur cette question. En revanche, je serai en mesure de le faire la semaine prochaine.

Nous souhaitons construire une stratégie spécifique nous permettant de prendre en compte les liens avec le terrain, dans un écosystème positif. Cet écosystème est d'abord constitué des opérateurs qui nous permettent de réussir (l'INSEP, le grand INSEP, les territoires ultramarins, les clubs). Plus largement, les acteurs économiques et les collectivités territoriales font partie intégrante de cet écosystème et doivent, à ce titre, être intégrés dans notre stratégie. Dès la semaine prochaine, j'annoncerai la stratégie pour l'horizon 2024. Bien sûr, les outre-mer ne seront pas oubliés, même si la mission de Claude Onesta consistait à travailler sur la haute performance en général. Tous les acteurs seront donc logés à la même enseigne pour aller chercher un collectif gagnant. Il convient de travailler dans la sérénité, d'accepter les risques et de relever les défis, tout en réfléchissant à des réformes sur le fonctionnement des fédérations, sur la méthodologie... Nous avons plus de 40 médaillés, et nous devons donc être fiers de cet engagement. Mais nous voulons davantage, nous voulons gagner les jeux. Cela impliquera des changements sur la manière de s'entraîner en innovant dans les lieux d'entraînement, en ayant recours à de nouvelles technologies, en travaillant avec de nouveaux acteurs. Et cela, pour une équipe de France unie et solidaire.

Pour répondre à la question sur la relation de notre ministère avec le Quai d'Orsay, l'ambassadeur du sport, Monsieur Philippe Vinogradoff, travaille depuis neuf mois avec nous. Nous avons pu dégager ensemble une feuille de route internationale et commencer à travailler en étroite collaboration avec les ambassadeurs de France dans chaque pays. Nous nous rendrons prochainement au Rwanda afin de valoriser la pratique du football féminin. Nous voulons encourager les fédérations internationales à travailler au profit du développement et le Rwanda est très actif en matière de sport féminin. Une opération est ainsi prévue avec la secrétaire générale de la FIFA dans ce domaine en coordination avec des fondations. On constate souvent deux inégalités majeures : les femmes n'apprennent pas à nager ni à faire du vélo. Il y aura donc une opération autour de la pratique du vélo pour lutter contre ces inégalités. Monsieur Philippe Vinogradoff, en étroite collaboration avec Monsieur Jean-Yves Le Drian, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, oeuvre pour valoriser notre savoir-faire à l'international en matière de formation, de développement. Ainsi, dans le cadre des Jeux de la Francophonie à Abidjan, j'ai eu le plaisir d'être accompagnée par une quinzaine d'entreprises françaises dans le but de promouvoir l'attractivité de la France. Ces entreprises ont pu signer des contrats avec la Côte d'Ivoire. Je vous présenterai notre feuille de route à l'international et je souhaite réfléchir avec vous à la manière dont les outre-mer pourront y être intégrés.

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