Je me joins à mes collègues pour vous féliciter, puisque nous avons la chance d'avoir une ministre issue à la fois des outre-mer et du sport de haut niveau. Aujourd'hui, nous faisons valoir tout ce qui a été fait, malgré tout, dans le domaine sportif en outre-mer, grâce au bénévolat, à l'engagement des ligues, clubs et comités et grâce à celui des collectivités. Toutefois, le sport reste une compétence partagée entre les communes, les communautés d'agglomération, les régions et les départements. Je trouve que les quatre axes de travail que vous avez énumérés sont des axes prioritaires, pour la France hexagonale comme les outre-mer. Je souhaite cependant que votre réflexion prenne en compte la spécificité des publics visés par ces politiques, à savoir la population ultramarine. La jeunesse a déjà beaucoup été évoquée, mais le sport s'adresse également aux publics vulnérables. Vous avez ainsi abordé la question des personnes âgées ou en situation de dépendance. À cela s'ajoutent les femmes, car la réhabilitation des femmes victimes de violences passe aussi par le sport, qui permet de valoriser l'estime de soi. C'est un travail qui sera mis en avant lors de nos différents ateliers au moment des États généraux, et je connais l'implication du président Michel Magras sur cette question.
Je voudrais aussi revenir sur le sport de haut niveau. De nombreux champions doivent disputer des compétitions dans l'hexagone et à l'étranger. Leurs déplacements sont très coûteux, et la commune, le département, la région et les ligues participent tous modestement au règlement de ces notes. Je souhaite qu'au ministère des outre-mer, une ligne budgétaire dédiée soit créée, avec une somme votée chaque année pour le règlement de ces déplacements. Cette mesure est d'autant plus importante que le handisport connaît un certain essor, entraînant une augmentation significative de la demande pour financer ces déplacements.
Sur la formation diplômante des bénévoles, je souhaite que nous puissions passer des conventions avec l'ensemble des collectivités territoriales d'outre-mer afin de répartir clairement les compétences et les engagements financiers. Cela concernerait le financement des contrats de professionnalisation mais aussi des contrats d'apprentissage qui encadrent le travail des bénévoles dans les ligues, les clubs et les comités. Vous savez que, depuis cette année, le transfert des CREPS aux régions nous oblige à avoir une vision plus globale sur la question de la formation. Chaque département d'outre-mer devrait pouvoir signer, sous l'autorité de votre ministère et de celui des outre-mer, des conventions entre les régions - qui s'occupent des CREPS et des formations -, les départements, les intercommunalités et les communes. Je voudrais que les États généraux soient l'occasion de proposer ensemble, avec les sénateurs ultramarins, une feuille de route pour chaque territoire.
Enfin, j'abonde dans le sens du sénateur Antoine Karam : nous n'avons pas à rougir, au contraire, nous aurons tout à gagner à défendre, dans nos zones spécifiques, les couleurs du sport français à travers nos athlètes de haut niveau. Je voudrais défendre ce regard de la France ultramarine sur tous les continents, qui oeuvre pour la reconnaissance de la France dans sa diversité, mais aussi dans son unité donnée par le sport.
Je me permets encore d'insister, en guise de conclusion, sur l'opportunité qui nous est donnée, au moment des États généraux, de tracer une feuille de route partagée entre le ministère des sports, le ministère des outre-mer et le ministère de l'éducation nationale, responsable de la jeunesse. Il convient, madame la ministre, de s'atteler à cette tâche le plus tôt possible.