Les pages 33 à 39 du rapport ont été les plus difficiles mais les plus passionnantes à rédiger : elles sont consacrées au modèle économique du transport ferroviaire et au fait que ce mode de transport doit bénéficier de subventions. Je me suis livré à diverses comparaisons européennes : nos subventions sont plus élevées qu'en Allemagne et en Angleterre et un peu moins qu'en Suisse ou en Autriche, mais ces deux derniers pays ont des évolutions démographiques et des géographies assez différentes des nôtres. Ces subventions correspondent à la dimension de service public propre à ce mode de transport. Loin de moi l'idée de condamner le service public, madame Assassi, mais il faut lui donner toute sa dimension. Il faudra probablement vingt à trente ans d'efforts, monsieur Cornu, pour restaurer un réseau ferroviaire équivalent à celui de l'Allemagne, qui a 17 ans de moyenne d'âge contre 30 en France. Alors que leur réseau est plus moderne que le nôtre, les Allemands investissent beaucoup plus que nous en renouvellement. La restauration de notre réseau s'inscrira donc dans la durée. J'ai essayé d'identifier les points prioritaires : il s'agit des noeuds ferroviaires, à savoir les gares qui constituent aujourd'hui des goulots d'étranglement qui empêchent le réseau d'être utilisé au maximum de ses capacités. Je pense notamment à Lyon, Marseille, Toulouse... Dans le Sud-Est, les besoins de transport ferroviaire sont immenses : entre Fréjus et Vintimille, il devrait y avoir un train toutes les cinq à sept minutes, à l'instar des RER : nous en sommes loin. La modernisation de la signalisation permettrait aussi d'accélérer les cadences.