Merci de tous ces renseignements. En vous écoutant m'est revenue une formule d'un humoriste un peu macabre qui disait « il faut tuer les vieux à la naissance ». Cela règlerait le problème. Ma question, plus sérieusement, est la suivante : est-ce que cette manière de poser la croissance des inégalités en termes de relations entre catégories d'âge n'est pas une façon élégante d'oublier le creusement des inégalités entre tout simplement les riches et les pauvres, les classes sociales ? Je ne suis pas persuadé que, si on faisait la corrélation - mais peut-être me direz-vous le contraire - les 0,1 % de Français au patrimoine le plus élevé seraient aussi les plus vieux. C'est possible... mais est-ce qu'il y a vraiment une corrélation ? Parfois quand on parle de rapports entre catégories et classes d'âges, on reste en fait dans un domaine bien balisé qui ne risque pas de remettre le système en cause, tel qu'il fonctionne.
Ce que vous avez dit de l'Allemagne, on le constate en France. Qu'il y ait eu - et qu'il y ait encore - une conjonction d'intérêts entre certaines classes d'âge et le pouvoir financier, c'est absolument évident. On l'a vu encore aux dernières élections... mais aujourd'hui les retraités ayant voté pour Monsieur Macron n'ont peut-être pas fait une bonne affaire. Qu'il y ait ce lien, c'est sûr. Statistiquement, vous l'établissez. De même s'agissant de l'évolution du patrimoine et de la spéculation immobilière. Certes, cette spéculation augmente le patrimoine. Ceci dit, pour beaucoup de retraités, est-ce un avantage ? Chacun sait très bien que l'un des moteurs économiques et l'un des motifs de la crise de 2008 était la spéculation immobilière, et ça continue. Donc est-ce que ce n'est pas une façon élégante d'éviter de parler de ce qui fâche, c'est-à-dire d'un système qui, structurellement, créé des inégalités ?