Oui, évidemment, les inégalités entre générations sont à l'image de la croissance des inégalités. Mais la croissance des inégalités entre les générations est infiniment plus importante que la croissance des inégalités à l'intérieur de la société, notamment avec la hausse de l'immobilier, et les conséquences que cela a eu. C'est en particulier le cas en France où la croissance des inégalités a été moins forte que dans les pays anglo-saxons. Le sujet n'est pas que 0,1 % des gens se soient enrichis. Ce sont d'abord des actifs, ce sont des fortunes actives. Je trouve en revanche intéressant que personne ne se soit rendu compte de l'enrichissement des retraités. Parce que l'on vit toujours avec cette idée que les retraités sont pauvres - et il y a toujours des retraités qui sont pauvres. Mais collectivement, ils sont devenus plus riches que les actifs. Je suis désolé, ce sont les chiffres. Et personne ne le dit. On a un système qui prélève 20 % du PIB pour financer la retraite... La retraite et la santé. Que va-t-il se passer - et je pense que c'est le coeur de la répartition - pour la génération d'après ? Et cette génération qui en profite aujourd'hui ne peut pas penser le sujet sans penser à la génération d'après. C'est le principe de la répartition, sinon on fait de la capitalisation. Ce que je constate, c'est que la génération aujourd'hui à la retraite ne pense pas à la génération d'après. Vous parlez des retraités qui ont voté Macron... Et si, à un moment, on pensait à l'intérêt général ? L'intérêt général du système social, c'est qu'il continue à vivre. Tel qu'il est parti, il ne vivra pas. Et la génération active aujourd'hui n'aura absolument pas les mêmes droits au moment de son départ à la retraite que la génération en retraite aujourd'hui. Je suis désolé mais je ne trouve pas ça normal.