La tarification du secteur médico-social ne relève pas de la HAS. J'entends les inquiétudes sur les parcours. La ministre demande d'ailleurs plus d'indicateurs sur ces derniers afin de mieux les évaluer. La HAS doit y travailler davantage. Le fait qu'elle intègre l'Anesm offrira une vision vraiment globale avec des compétences complètes sur les parcours de vie et de prise en charge. Nous devons avoir vos préoccupations à l'esprit dans l'évaluation des établissements.
Le budget relève plutôt du ministère, je n'en dirai pas plus.
Vous avez évoqué la prévention. Nous n'avons pas assez de leviers. Cela fera partie des sujets à traiter dans le programme de travail du projet stratégique 2019-2024 de la Haute Autorité.
En évoquant les bonnes pratiques, je pensais surtout à la connaissance de la mise en oeuvre, ce qui est différent du contrôle. Les praticiens font du travail de qualité. Les recommandations, qui sont l'état de l'art, produisent des évolutions intéressantes. Comment mieux communiquer auprès des praticiens pour s'assurer qu'ils aient connaissance des recommandations ? Nous pouvons notamment émettre des messages plus courts et plus lisibles, qu'ils aient le temps de lire. La HAS y a travaillé avec les sociétés savantes. Il nous faut aussi mieux exploiter les bases de données pour étudier l'efficacité des recommandations. Il ne me semble pas possible d'émettre des recommandations sans s'assurer de leur mise en oeuvre, ne serait-ce que pour renforcer les échanges avec les praticiens et non dans un objectif de contrôle stricto sensu.
Comment donner de la visibilité aux actions sur le terrain ? L'article 51 a pour objectif d'utiliser les expérimentations remontées du terrain pour construire la boîte à outil de l'avenir et introduire de nouveaux modes d'organisation à l'échelon national. Elles doivent être évaluées par la HAS et diffusées. La HAS a un rôle majeur à jouer dans le passage à la phase d'industrialisation.
Je ne crois pas que l'on fera de télémédecine sans médecin. En revanche, la médecine numérique peut renforcer les liens entre les professionnels et améliorer la coordination, notamment dans des zones sous-denses comme dans les Landes et en Bourgogne-Franche-Comté ; elle peut éviter le déplacement des patients dans les établissements. C'est un levier pour améliorer la qualité de la prise en charge et faciliter l'activité des équipes.