Vous trouverez aussi dans le rapport le compte rendu des échanges que nous avons eus avec les représentants français à Europol et Eurojust. Ils nous ont notamment alertés sur une incohérence : il est impossible d'échanger des informations entre deux enquêtes judiciaires ouvertes en France alors que cela est possible entre une enquête française et une enquête menée dans un autre État membre, précisément grâce à Eurojust. Nous devrons trouver les moyens de remédier à cette aberration.
Pour conclure, malgré le discours souvent « orthodoxe » et un peu décevant de nos interlocuteurs, nous revenons de La Haye avec une lueur d'espoir. Comme cela nous a été souvent répété, il s'agit d'un « peuple de commerçants » et nos interlocuteurs se sont montrés, à demi-mot, conscients des rapports de force qui existent au sein de l'Union. Ils savent que, dans le cours des négociations, ils n'obtiendront pas entièrement gain de cause. Pour notre part, nous n'avons cessé de les inciter à sortir de positions trop « étriquées » et à assumer pleinement le rôle qui doit être le leur dans l'Europe de l'après-Brexit. Ce rôle peut être celui du « troisième homme », aux côtés de la France et de l'Allemagne. Ils sont très sensibles à ce message. On peut faire des reproches à nos voisins néerlandais en matière de fiscalité, mais nous avons aussi des choses à apprendre de leur part, et ils vont quand même un peu souffrir après le départ du Royaume-Uni.