Intervention de Henri Leroy

Commission d'enquête état des forces de sécurité intérieure — Réunion du 14 mars 2018 à 14h52
Audition du général richard lizurey directeur général de la gendarmerie nationale dggn et du colonel laurent bernard adjoint à la sous-direction administrative et financière

Photo de Henri LeroyHenri Leroy :

Je tiens à rendre hommage, tout comme l'a fait Mme Lherbier avant moi, au Général Hébrard qui est le père de NéoGEND.

Général Richard Lizurey. - Si je devais tenter de dresser un portrait type des gendarmes qui se suicident, je dirai qu'il s'agit d'abord probablement d'un gendarme départemental. Le taux de suicide est en effet beaucoup plus élevé en gendarmerie départementale qu'en gendarmerie mobile, où il y a une logique de cohésion plus forte, chacun étant à chaque instant sous les yeux du collectif. En gendarmerie départementale, on a tout d'abord une action quotidienne par patrouille de deux ou trois, souvent dans des conditions difficiles. L'importance de la charge missionnelle contribue parfois au passage à l'acte. Même lorsque celui-ci est explicable par des circonstances personnelles, on ne peut jamais totalement, selon moi, décorréler la motivation personnelle du contexte de service. En 2017, la quasi-totalité des dix-sept gendarmes qui se sont suicidés viennent de la gendarmerie départementale. C'est un vrai sujet. Je souhaite rendre à la brigade territoriale la noblesse qui est la sienne. Elle effectue le travail le plus difficile et le plus ingrat. Ce sont eux le point de contact et le réceptacle de toutes les récriminations et la misère humaine. Il y a un véritable effort à faire pour redonner aux brigadiers la noblesse du métier. Or, nos gendarmes demandent seulement d'avoir les moyens nécessaires pour leurs actions, par exemple des véhicules qui fonctionnent. C'est à moi de tout faire pour qu'ils les obtiennent.

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