Le malaise est-il uniquement matériel ? Y-a-t-il un problème moral, de commandement ?
Général Richard Lizurey. - Il est clair qu'il y a un problème matériel. Le CFMG a dû vous le dire. Ses membres me le disent également. Ils ressentent de manière négative le fait de ne pas avoir des moyens suffisants pour leurs missions. En revanche, les relations avec le commandement se sont améliorées. Il y a une cohésion dans l'institution qui transcende les corps. Trois quart des officiers viennent du corps des sous-officiers. Cette cohésion globale est un antidote face à des difficultés opérationnelles réelles. L'essentiel est donc l'aspect matériel. Mais c'est aussi la reconnaissance. J'évoquais le protocole du 11 Avril. Pour nous, c'est un élément déterminant pour la confiance du gendarme. J'ai vécu sur le terrain les revendications de 2001. Le gendarme n'a pas l'habitude du combat syndical. Il raisonne en fonction de la parole donnée. Si cette dernière n'est pas tenue, cela décrédibilise celui qui l'a donnée. En outre, il n'y a pas de demi-mesure. On passe alors très rapidement en zone rouge.
Y-a-t-il un risque important si le Gouvernement ne respecte pas le protocole signé par le précédent gouvernement ?
Général Richard Lizurey. - Bien sûr. J'ai défendu à la fin de l'année dernière en réunion interministérielle le taux « promu-promouvable » dans le cadre de l'avancement, car des engagements ont été pris par l'État. Pour le gendarme, c'est un ministre qui l'a signé - peu importe de quel gouvernement. Il y a un sens à la parole donnée.