Intervention de Pierre-Louis Bras

Commission des affaires sociales — Réunion du 21 mars 2018 à 9h35
Audition de M. Pierre-Louis Bras président du conseil d'orientation des retraites cor et de Mme Yannick Moreau présidente du comité de suivi des retraites csr

Pierre-Louis Bras, président du Conseil d'orientation des retraites (COR) :

Ne voyez dans mes analyses aucune préconisation ! Nous présentons des constats qui donnent à chacun des éléments de réflexion. Par exemple, lorsque j'ai dit, M. Cardoux, que le niveau relatif des retraites allait baisser, je n'ai pas porté de jugement de valeur. C'est à la représentation nationale de décider entre les trois paramètres principaux (taux de prélèvement, âge de départ et niveau des pensions) : elle peut tout à fait opter pour repousser l'âge de départ, tout en maintenant les dépenses globales, ce qui permettrait de moins baisser le niveau relatif des retraités.

Pour lever toute ambiguïté et parce que cela est parfois mal repris dans les médias, j'insiste sur le fait que nous parlons bien ici du niveau relatif des retraites par rapport aux revenus : dans les quatre hypothèses dont je vous ai parlé, le niveau de vie des retraités augmentera moins vite que les revenus d'activité nets moyens, mais il sera tout de même supérieur à celui d'aujourd'hui. Il est vrai que ce n'est pas forcément ce qui préoccupe les personnes à titre individuel...

Aujourd'hui, le niveau de vie moyen des retraités atteint 106 % de celui de l'ensemble de la population ; toutes choses égales par ailleurs, il diminuera dans les années à venir pour en représenter entre 82 % et 94 %, soit l'ordre de grandeur que l'on constatait au milieu des années 1980. Le niveau de vie des retraités a rejoint celui de l'ensemble de la population dans les années 1990 et l'a dépassé depuis lors.

Pour répondre à M. Vanlerenberghe au sujet des chiffres que j'ai évoqués tout à l'heure, nous estimons que le déficit de financement des retraites s'élève aujourd'hui à 0,2 % du PIB, soit 4,4 milliards d'euros. Par ailleurs, nous préférons projeter ces chiffres en pourcentage du PIB plutôt qu'en milliards d'euros, parce que le PIB aura beaucoup évolué d'ici 2070 - il sera multiplié par au moins 1,9 - et que les milliards d'alors auront peu de sens par rapport à ceux d'aujourd'hui.

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