Intervention de Marie-Thérèse Hermange

Réunion du 5 février 2009 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Consommation de drogue par les jeunes

Photo de Marie-Thérèse HermangeMarie-Thérèse Hermange :

Ma question, qui s'adresse à Mme la ministre de la santé et des sports, porte sur un sujet que nous n’aimons pas trop aborder, car nous ne savons pas très bien comment le prendre en charge : il s’agit de la drogue.

Madame la ministre, avec le plan pour la prise en charge et la prévention des addictions 2007-2011, vous avez décidé de vous mobiliser contre ce fléau. Cependant, de nombreux faits divers nous rappellent encore et toujours la gravité de la situation : je pense aux hospitalisations récentes, dans l’Oise, dues à la consommation d’héroïne frelatée et plus généralement au développement de la consommation de drogues.

Le phénomène tend même à se banaliser, car, ne nous voilons pas la face, il est à la mode et touche un public de plus en plus jeune, comme en témoigne cette jeune fille de quinze ans : « Voir quelqu’un taper de la drogue en soirée, ça ne choque plus personne ! » Et d’ajouter : « La cocaïne est devenue le but de nos soirées. J’en ai consommé la semaine pour terminer ce qui me restait du week-end. Puis l’exception devient une habitude. Je me levais le matin, je prenais mon “rail”, j’allais voir mes copains à la sortie du lycée. J’étais devenue une larve. »

C’est donc particulièrement sur la cocaïne que je veux appeler votre attention aujourd’hui, puisque celle-ci touche de 4 % à 10 % de la population française, selon que l’on comptabilise ou non les consommateurs occasionnels.

La consommation a doublé en cinq ans. La banalisation de ce marché, qui fonctionne de pair avec celui du cannabis, inquiète de nombreux médecins. En effet, selon les médecins et les chercheurs, la neuropharmacologie de la cocaïne montre que les réseaux synaptiques de celles et de ceux qui en consomment sont touchés à vie, entraînant des troubles psychiques et somatiques extrêmement destructeurs. Être « accro à la coca », c’est être touché à vie dans son système nerveux, même si la sensation de dépendance n’est éprouvée que tardivement par le consommateur.

Aussi, madame la ministre, pouvez-vous nous donner une évaluation des résultats du plan depuis 2007 ? Comptez-vous lancer un cri d’alarme afin de sensibiliser l’ensemble de la population française aux conséquences irrémédiables liées à la banalisation de la cocaïne ?

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