Intervention de Serge Lagauche

Réunion du 5 février 2009 à 15h00
Questions d'actualité au gouvernement — Enseignement supérieur

Photo de Serge LagaucheSerge Lagauche :

Dans le même temps, contrairement aux engagements pris, Paris-Val-de-Marne perd du personnel administratif, diminuant ainsi son potentiel d’emploi, alors même que les tâches de gestion vont être considérablement alourdies par le passage à l’autonomie.

Vous demandez également aux universités de combattre l’échec en premier cycle avec moins d’encadrement, moins d’enseignants-chercheurs. C’est la première fois depuis quinze ans que des postes d’enseignant-chercheur sont supprimés dans le supérieur, contrairement à ce qui avait été promis. C’est donc d’une programmation pluriannuelle ambitieuse de l’emploi que nous avons besoin.

Les universités croulent sous le foisonnement de réformes mal préparées, au calendrier précipité, et que vous leur imposez à marche forcée. Il y avait déjà celle de la formation des enseignants. Or, en supprimant l’année de formation en alternance rémunérée, vous allez totalement à l’encontre de leur professionnalisation. Tout cela pour faire des économies, le plus rapidement possible, au détriment de la qualité de nos futurs professeurs.

Vous y ajoutez maintenant la révision du décret sur le statut des enseignants-chercheurs, qui fait de l’alourdissement du temps d’enseignement une sanction pour recherche insuffisante et une solution aux suppressions de postes ! Pourtant, un consensus existait sur la nécessaire modification de ce statut. Des propositions ont été élaborées par la communauté scientifique, que vous refusez de prendre compte.

Votre politique va à l’encontre des logiques propres à la production et à la transmission des connaissances, qui sont le fondement même de l’Université.

Ce n’est pas en démantelant nos organismes de recherche, en précarisant les personnels et en érigeant en dogme la concurrence entre individus, entre équipes, entre établissements que vous permettrez à notre système d’enseignement supérieur et de recherche de répondre aux enjeux d’avenir de notre société.

La communauté universitaire est prête à dialoguer. Mais l’autoritarisme est tout à fait contre-productif. Ne brutalisez pas un secteur qui est au cœur de l’économie de la connaissance, un secteur clé pour la sortie de crise ! Faites plutôt confiance à sa force de proposition, par la négociation.

Quand allez-vous suspendre vos projets sur le statut des universitaires et la formation des enseignants pour prendre enfin le temps d’une réflexion collective, approfondie, et d’une véritable négociation avec les professionnels qui font notre Université ?

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion