Comment avez-vous collecté les informations que vous nous avez livrées ? Ceux qui sont revenus et que vous avez pu interroger vous ont-ils parlé volontiers ? Mon département est celui de Maxime Hauchard. Le début de son parcours ressemble à ce que vous racontez. Il s'isole, se transforme, se fait revendicatif et part en Turquie, d'où il donne encore des nouvelles à sa famille. Puis il se rend en Syrie, d'où parviennent encore quelques images, avant qu'il n'entre dans sa phase clandestine : sa famille ne sait plus rien. Et six ou sept mois plus tard, on le voit égorger un homme dans une vidéo. C'est seulement alors que sa famille le redécouvre. Où mettre les freins à un tel processus ? Car beaucoup ne reviennent pas. Nos auditions nous ont appris le chiffre de ceux qui meurent sur place...