La radicalisation en prison est un phénomène inquiétant. L'administration pénitentiaire a été pionnière dans la réflexion sur ce sujet. Elle a tenté des expérimentations. Elle a subi des déconvenues, mais elle avance malgré tout. La première expérience des unités dédiées et des programmes de désengagement n'a pas fonctionné. Les jeunes s'en moquent ouvertement : ils y voient une occasion de se retrouver entre eux et de fomenter de nouveaux coups. Face la crédibilité discutable des résultats et à la suite de l'agression de deux surveillants dans la maison d'arrêt d'Osny en septembre 2016, Jean-Jacques Urvoas a annoncé un repositionnement des unités dédiées en quartiers d'évaluation de la radicalisation, à l'issue duquel les personnes détenues les plus dangereuses seront regroupées dans des espaces davantage sécurisés, et les autres dirigées vers des programmes de désengagement. La prise en charge est individualisée ; il y a aussi des séances collectives. L'administration pénitentiaire ne communique pas sur le sujet car la publicité autour des premiers programmes de déradicalisation avait été un facteur d'échec : les jeunes qui croyaient participer à un atelier de citoyenneté découvraient à la télévision qu'il s'agissait d'ateliers de déradicalisation et ne venaient plus. Il faut toutefois que ces programmes puissent faire l'objet d'une évaluation indépendante.