Intervention de François Grosdidier

Commission d'enquête état des forces de sécurité intérieure — Réunion du 21 mars 2018 à 14h15
Table ronde d'associations de l'« entente gendarmerie »

Photo de François GrosdidierFrançois Grosdidier, rapporteur :

Y-a-t-il un gilet pare-balle pour chaque réserviste ?

Capitaine Renaud Ramillon-Defforges. - Nous utilisons le principe du gilet pare-balle tournant. Cela pose ainsi problème en termes de corpulence, mais aussi entre les hommes et les femmes. Des efforts ont toutefois été faits. Cependant, ce sont les fabricants de ces gilets qui ont du mal à fournir l'ensemble des services, et les délais de livraison s'allongent. Des efforts budgétaires importants ont été consentis après les attentats de 2015, mais il faut rattraper les retards accumulés.

De même, en matière d'armement, nous utilisions il y a encore peu de temps le SP 2022. La décision a été prise de revenir à l'ancienne arme, car, il était nécessaire de faire face à un recrutement important dans la gendarmerie nationale et de pouvoir les armer rapidement. Il y a ainsi eu un moment de flottement. En outre, l'arme que nous réutilisons désormais - le PA MAS G 1 - dispose d'un étui en cuir qui a un temps d'action-riposte plus long de 1 à 2 secondes. Or, ce délai est extrêmement important. Et, à mon avis, le fait de devoir ressortir ces armes, les reconditionner, et reformer l'ensemble des réservistes n'a pas permis de faire les économies espérées.

Nous sommes régis par les mêmes textes que les gendarmes. Nous pouvons ainsi utiliser les mêmes armes qu'eux. Par ailleurs, nous sommes désormais autorisés à utiliser les armes longues.

Le réserviste peut être le multiplicateur keynésien de la sécurité, parce qu'il est recruté dans les territoires. Par sa présence, il doit devenir coproducteur de sécurité, en lien avec les acteurs locaux.

Les relations entre réservistes et employeurs sont toujours problématiques. Si on veut impliquer les réservistes dans les fonctions de contact et les fidéliser, il faut trouver une solution, en se mettant autour de la table avec les partenaires sociaux.

En matière budgétaire, je suis conscient du principe d'annualité, mais il faudrait donner une certaine sécurité budgétaire aux chefs d'unité. Les fortes variations d'une année sur l'autre les empêchent de gérer efficacement ces effectifs. On l'a vu avec la RGPP qui a conduit à limiter les effectifs des réservistes, et a entraîné la perte de personnels bien formés.

En 2017, nous étions à 2 800 réservistes par jour. En 2018, il n'y en aura que 1 900 par jour.

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