Pour répondre à vos questions, il faut d'abord se reporter à la réalité du métier des policiers municipaux. Tous les jours, la presse locale fait état de leur travail quotidien partout en France : découvertes de cannabis, agressions de policiers municipaux sur la voie publique ou par des chauffards, interpellations de personnes menaçantes ou de trafiquants de drogues...
Ces exemples démontrent sans doute possible que les policiers municipaux constituent plus que jamais les primo-intervenants sur tout type de situation et avec tous les risques que cela comporte.
Oui, il existe un sentiment de malaise dans la profession. Il est dû à plusieurs facteurs. En l'absence de fichier centralisant nos interventions, celles-ci ne sont pas valorisées et sont mises au crédit de la police nationale ou de la gendarmerie. Il en est de même pour les risques encourus et pour les risques psychosociaux, par exemple les suicides ; il n'existe pas de chiffre à ce sujet.
Les policiers municipaux ne croient plus au dialogue social : les syndicats et les associations représentatives ne sont pas entendus et les agents ne voient aucune avancée significative.
Sur le plan matériel, nous réclamons un armement généralisé. Sur le plan social, il faut savoir qu'un policier municipal part à la retraite avec 900 ou 1 000 euros par mois, soit à peine le seuil de pauvreté. Ce sont donc des agents de la fonction publique qui sont officiellement pauvres !
Le mal-être est important au sein de la profession et les questions en suspens sont très nombreuses.