Monsieur le président, madame la ministre, mes chers collègues, les choix que nous devons faire collectivement pour préparer au mieux l’importante transition démographique que représente le vieillissement de la population nous obligent tous.
Le récent et inédit mouvement social dans les EHPAD a fort heureusement placé ce sujet au cœur de l’actualité. Il fut d’abord question de dignité pour les résidents et de conditions de travail pour les 320 000 agents, les « hussards blancs, les invisibles de la solidarité », pour reprendre l’expression de mon ami Jérôme Guedj, ancien président de mon département de l’Essonne et spécialiste reconnu de ce sujet. Je veux rendre hommage, pour leur dévouement quotidien, à ces personnels soignants ou non soignants qui interviennent chaque jour auprès de plus de 700 000 personnes âgées.
Vous avez indiqué, madame la ministre, ne pas vouloir satisfaire la revendication « 1 personnel pour 1 résident ». Cependant, ne pourriez-vous pas ouvrir une perspective, un pacte que la société passerait avec nos aînés afin de renforcer la présence et les moyens humains dans nos EHPAD, pour être en phase avec les besoins des nouveaux arrivants qui requièrent, encore davantage que dans le passé, une présence renforcée ?
La mobilisation des professionnels et le soutien qu’elle a recueilli ne relevaient pas d’une revendication corporatiste, mais du réveil d’une société qui s’interroge sur les moyens qu’elle décide de consacrer à ses aînés et donc, in fine à chacun d’entre nous.
C’était aussi, d’une certaine manière, un formidable plaidoyer pour que notre société s’adapte au vieillissement, pas uniquement dans les EHPAD mais aussi à domicile, en faisant évoluer l’offre de logement, l’offre de transports, l’aménagement des villes, l’accès aux sports et à la culture, bref, en demandant à la société de s’adapter à ses aînés, et non l’inverse.
Madame la ministre, comment envisagez-vous de corriger les imperfections et d’amplifier le mouvement engagé en 2015 avec le vote de la loi dite ASV, mais insuffisamment porté au niveau interministériel et trop peu mobilisateur pour toute la société ?