Madame la sénatrice Lubin, vous l’avez dit, le maintien à domicile est parfois aussi une difficulté. C’est la raison pour laquelle il me semble absolument nécessaire d’ouvrir aujourd’hui la réflexion sur toutes les modalités d’accompagnement des personnes âgées, en fonction de leur envie. En effet, nous avons deux modèles assez rigides – le maintien à domicile et l’EHPAD –, et très peu d’hébergements temporaires, de résidences autonomie ou de résidences seniors.
Or la réalité, c’est qu’une personne peut vouloir aller dans une résidence autonomie, une autre vouloir rester à domicile, et il faut impérativement que notre modèle s’adapte aux désirs des personnes âgées, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. J’espère donc bien proposer, dans la feuille de route, des modalités évolutives beaucoup plus agiles, permettant tout un éventail de solutions par rapport à un moment de vie de la personne. En effet, on peut même imaginer qu’une personne, à un moment de sa vie, perde de son autonomie, puis la récupère après un certain temps de rééducation. Il faut donc que les solutions ne soient pas fermées et définitives.
Pour ce qui concerne le nombre nécessaire de places d’hébergement, j’ai demandé au Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, le HCAAM, de faire, dans un rapport, de la prospective sur les besoins de places en EHPAD et de places intermédiaires.
En outre, dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2018, nous avons d’ores et déjà prévu 4 500 nouvelles places d’hébergement en EHPAD, plus 1 500 places d’hébergement temporaire qui sont déjà financées pour cette année. Enfin, nous discuterons, dans quelques mois, des besoins pour 2019 ; ce rapport du HCAAM permettra de nous éclairer collectivement sur les besoins en la matière, en attendant d’avoir des modèles beaucoup plus souples à proposer à nos personnes âgées.