Madame la sénatrice Bonfanti-Dossat, je veux signaler un petit glissement sémantique entre maltraitance institutionnelle et maltraitance individuelle. Quand on est condamné à quatre mois de prison, on parle de maltraitance individuelle et intentionnelle ; je ne crois pas que ce soit, fort heureusement, la situation dans la majorité des EHPAD. Mettons donc de côté ces trois personnes dont vous parliez et qui ont dû faire des actes très répréhensibles.
En ce qui concerne la difficulté à travailler en EHPAD et la question de la maltraitance et de la bientraitance, la secrétaire d’État Sophie Cluzel et moi-même avons mis en place la Commission de promotion de la bientraitance et de lutte contre la maltraitance des personnes vulnérables, présidée par le conseiller d’État Denis Piveteau, qui connaît extrêmement bien ces questions et qui va nous faire des propositions.
Cette commission sur la bientraitance réunit des personnalités qualifiées, des représentants syndicaux et des représentants des fédérations. Il faudra effectivement aider à former le personnel des EHPAD pour favoriser les bonnes pratiques, c’est donc un enjeu de formation et de prise de conscience.
Pour ce qui concerne votre question sur la valorisation des carrières, je l’ai déjà dit à plusieurs reprises, cela passe par la réécriture du référentiel des aides-soignantes, par un meilleur plan de gestion des carrières et des compétences – je vais y travailler avec la ministre du travail – et par l’ouverture de perspectives à ces professionnels qui s’engagent.
Enfin, il faut travailler, je l’ai dit également et on n’en a pas beaucoup parlé, à un meilleur accompagnement de la fin de vie en EHPAD, parce que, quand on discute avec ces professionnels, notamment avec les plus jeunes, on réalise que c’est aussi l’une des difficultés, au-delà de la charge de travail, qui rendent le métier extrêmement difficile à exercer.