Intervention de Frédéric Marchand

Réunion du 3 avril 2018 à 14h30
Politique de fret ferroviaire — Débat interactif

Photo de Frédéric MarchandFrédéric Marchand :

Depuis plusieurs années – cela a été souligné par Gérard Cornu –, les actions des gouvernements successifs en matière de report modal ont échoué ou n’ont pas été à la hauteur. Les infrastructures ferroviaires et fluviales sont loin de pleinement utiliser leurs capacités en matière de fret.

Ainsi, le secteur du fret a perdu un tiers de son trafic en quinze ans. Et, en 2016, le train captait moins de 10 % du transport de marchandises, contre 88 % pour la route.

Par ailleurs, malgré la libéralisation du marché du fret ferroviaire en 2006, seul un tiers des transports sont aujourd’hui réalisés par des transporteurs privés. À côté de cela, l’activité de transport de marchandises de la SCNF est en grave déficit, et un nouveau plan spécifique de relance devrait être annoncé au printemps, selon Guillaume Pepy.

Au mois de septembre dernier, la Cour des comptes s’inquiétait de cette situation générale, soulignant l’absence d’une politique cohérente et efficace menée par l’État en matière de fret ferroviaire, malgré souvent de bonnes intentions affichées : amélioration de l’état du réseau, mesures en faveur du fret, stabilité des sillons, etc.

En effet, comme nous le savons, ce moyen de transport est aujourd’hui le plus pertinent pour des transports de longue distance : celui de matières dangereuses et en grande quantité. Il évite le bruit, la congestion et la dégradation des chaussées.

Le développement du fret ferroviaire est un enjeu d’avenir. C’est une solution plus sûre, plus écologique et plus respectueuse de la santé de nos concitoyens que la route. Pourtant, elle reste largement moins privilégiée.

L’organisation logistique et la mobilité des marchandises doivent contribuer à la performance économique de notre pays, même si le monde n’attend pas la France… Il est donc indispensable d’améliorer les dessertes pour leur permettre de se hisser au niveau des premiers ports européens. La France ne peut pas se passer de grands corridors de fret ferroviaire de qualité ; vous l’avez souligné, madame la secrétaire d’État.

La Cour des comptes, le rapport Spinetta et le Conseil d’orientation des infrastructures formulent plusieurs recommandations. Ainsi, madame la secrétaire d’État, sans nous dévoiler tout ce qui va suivre, pourriez-vous nous donner quelques pistes pour redonner enfin vie au fret ferroviaire ?

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