Monsieur Fouché, la domestication des sillons consiste à réguler le trafic de voyageurs pour favoriser la circulation des trains de fret. Ce type d’approche permettrait, dans certaines conditions, d’augmenter la capacité globale des infrastructures.
Néanmoins, vous en conviendrez, cela ne pourra se faire qu’au détriment de la qualité de service offerte aux voyageurs. C’est cela le « trade-off ». Il n’y a donc pas de réponse générique à cette situation ; il faut procéder à une analyse au cas par cas, en fonction de la situation propre à chaque ligne, pour déterminer la meilleure solution possible. Dans certains cas, la domestication peut être une solution, mais dans d’autres, c’est plutôt la réalisation d’investissements de désaturation qui permettra d’augmenter à la fois la qualité de service destiné au fret et aux voyageurs.
Prenons l’exemple de l’axe languedocien, qui est aujourd’hui en situation de saturation. La section Nîmes-Montpellier, qui souffrait d’une congestion chronique, voit sa situation s’améliorer grâce à la mise en place du service de contournement de Nîmes-Montpellier depuis la fin de 2017.
En revanche, pour la section qui est située en aval, entre Montpellier et Perpignan, le projet de ligne nouvelle a été examiné par le Conseil d’orientation des infrastructures, qui recommande de n’engager sa réalisation qu’une fois que l’ensemble des potentialités de la ligne classique aura été exploité. Dans ce cas, l’opportunité et la faisabilité de mesures de domestication vont pouvoir être approfondies, en lien, bien évidemment, avec la région.
C’est donc une approche au cas par cas, vous en conviendrez, qu’il faut favoriser.