Monsieur le président, madame la secrétaire d’État, mes chers collègues, ma question rejoint en partie celles de mes collègues Agnès Canayer et Michel Raison, mais je la pose malgré tout.
Le rapport du Conseil d’orientation des infrastructures a permis de mettre en lumière des projets permettant de relancer le fret ferroviaire en France. C’est une bonne chose.
Les membres du Conseil préconisent ainsi de « se doter d’infrastructures et de services de fret performants au bénéfice de l’économie française et de transporter les marchandises sur le mode le plus pertinent ». À ce titre, leur rapport met en avant le projet de la voie ferrée Centre Europe Atlantique. Ce projet devrait permettre d’achever la modernisation d’un itinéraire fret au centre de la France pour relier, selon un axe ouest-est, la façade atlantique à l’axe Saône-Rhône et au Rhin, sans passer par Paris et la Grande Ceinture.
La réalisation de ce projet nécessite la modernisation de la section de ligne entre Nevers et Chagny, longue de 163 kilomètres. Le coût serait aujourd’hui estimé à 200 millions d’euros pour l’électrification et l’aménagement de la voie, l’adaptation aux gabarits et la reprise des tunnels et ouvrages d’art.
Pour le port de Nantes-Saint-Nazaire, la réalisation de la voie ferrée Centre-Europe-Atlantique représente un enjeu essentiel en termes de compétitivité.
En 2017, le trafic de marchandises de Nantes-Saint-Nazaire s’est élevé à près de 30 millions de tonnes, en progression de 17, 2 % par rapport à 2016. Sur l’ensemble de ces marchandises, un million de tonnes passent par le rail, soit un peu plus de 3 % du total. Cela représente malgré tout un quart du trafic fret de la région Pays de la Loire. J’ai donc la conviction que ce projet peut nous permettre d’aller plus loin et d’améliorer les temps d’acheminement des marchandises.
Aujourd’hui, 87 % des marchandises sont transportées par la route. La France ne possède pas une offre de fret ferroviaire compétitive, faute d’avoir suffisamment cru dans son développement.
Ma question est simple : le Gouvernement soutiendra-t-il ce projet, réelle occasion de développer un axe compétitif de fret ferroviaire reliant directement Nantes et Lyon ? Si tel est le cas, à quelle échéance pouvons-nous espérer le voir aboutir ?