Intervention de Nicolas Hénin

Commission d'enquête menace terroriste après chute de l'Etat islamique — Réunion du 6 mars 2018 à 15h00
Audition de M. Nicolas Hénin président d'action résilience

Nicolas Hénin, président d'Action résilience :

Personne ne nie qu'il y a eu beaucoup de trous dans la raquette jusqu'en 2015 environ. Les services de renseignement ont parfois retrouvé la trace de personnes s'étant rendues en Syrie à l'occasion de leur retour à Roissy. La légèreté des autorités turques dans le contrôle de la frontière syrienne n'arrangeait rien. Depuis que l'État islamique attaque frontalement la Turquie, la situation est différente. On ne peut certes toujours pas être certain du stock de djihadistes présents dans la zone de conflit, mais j'ai tendance à penser qu'on le surestime, les preuves de décès faisant souvent défaut. Quelques individus ont sans doute pu passer entre les mailles du filet, mais les estimations sont crédibles.

L'essaimage à l'étranger a déjà largement eu lieu au temps des beaux jours de l'État islamique. Il est par conséquent présent dans un certain nombre de zones du globe. Les allégeances ont été agréées et ont donné lieu à la désignation de wilayas, c'est-à-dire de provinces du califat. Or il n'y a pas de wilaya « Europe » de l'État islamique, car elle est toujours considérée comme une zone d'opération extérieure - les attentats lancés en Occident étaient d'ailleurs pensés comme des opérations projetées en territoire ennemi. Je n'imagine pas la création d'une antenne de l'État islamique en Occident. Il y a, en revanche, un certain nombre de personnes adhérant à l'idéologie djihadiste et de sympathisants de l'État islamique ou d'Al-Qaïda. Les individus les plus dangereux sont les frustrés, les velléitaires, ceux qui ont été empêchés de se rendre en Syrie ou en Irak. Ceux-là nous en veulent toujours, et doublement, puisqu'ils n'ont pas même eu l'occasion d'être déçus !

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