Les terroristes peuvent soit se terrer sur place, soit gagner leur pays d'origine - les républiques d'Asie centrale par exemple, qui en ont produit des tombereaux -, où ils sont le cas échéant pris en charge par les autorités, soit migrer vers un autre terrain : Sinaï, Yémen, Somalie, Libye. Au Sahel, les terroristes en provenance du Levant sont peu nombreux, mais il y a des flux entre la Libye et le Sahel, de même que, depuis les années 1990, entre l'Algérie et le Sahel.
Les politiques de prise en charge de la radicalisation ont été entravées par des difficultés politiques, des préjugés troublant notre vision du phénomène et par des individus à la recherche de parts de marché économiques ou académiques. Or nous disposons d'un réseau associatif dense qui consomme certes d'importantes subventions publiques, mais qui regroupe les acteurs les mieux placés, du fait de leur connaissance du terrain, pour faire le travail de prévention nécessaire. Ces associations ont sans doute besoin d'une mise à jour, d'une sensibilisation aux spécificités de la radicalisation islamiste, mais elles sont indiscutablement plus compétentes que les acteurs sortis du chapeau.