Intervention de Guillaume Arnell

Réunion du 5 avril 2018 à 15h00
Quelles perspectives pour les études de médecine — Débat interactif

Photo de Guillaume ArnellGuillaume Arnell :

Madame la présidente, madame la ministre, mes chers collègues, la réforme du troisième cycle des études de médecine, initiée à la suite du rapport des professeurs François Couraud et François-René Pruvot, avait pour objectif de résoudre les problèmes posés par l’internat : absence d’interdisciplinarité, insuffisance de lien entre les différents stages effectués par les internes ou encore manque de régulation des places en diplôme d’études spécialisées complémentaires, ou DESC.

Mise en œuvre à la rentrée 2017, la réforme restructure totalement l’organisation du troisième cycle. Elle a ainsi supprimé les DESC qui permettaient aux médecins de revendiquer une double spécialisation, ce qui n’est pas sans soulever quelques difficultés.

Je pense tout particulièrement à la médecine d’urgence.

Avant la réforme, un interne en diplôme d’études spécialisées – DES – de médecine générale pouvait passer un DESC de médecine d’urgence. Grâce à cela, il pouvait, à la fin de son internat, exercer aussi bien en qualité de médecin généraliste qu’en qualité de médecin urgentiste, ou bien exercer l’une des deux spécialités, puis l’autre au bout de quelques années. Aujourd’hui, ces passerelles ne sont plus possibles, la médecine d’urgence étant devenue une spécialité à part entière.

Si je peux comprendre que le système précédent ne permettait pas de savoir exactement combien d’internes en médecine générale exerceraient bien la médecine générale en fin d’études, et ainsi de répondre au mieux à la demande de soins sur le territoire, il ne me semble pas raisonnable de penser qu’un médecin urgentiste exercera ce métier toute sa vie. Selon une étude, la carrière de médecin urgentiste durerait en moyenne sept ans !

Madame la ministre, ne craignez-vous pas que les jeunes médecins qui souhaitent travailler seulement quelques années aux urgences ne finissent par choisir une autre spécialité ? Ne craignez-vous pas de perdre ainsi des vocations ?

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